4 octobre 1960 – 4 octobre 2018, la Police nationale du Mali a 58 ans. Pour la troisième année consécutive, la Journée nationale de la Police a été célébrée avec éclat à travers plusieurs activités sous le thème principal : «la Police Nationale, creuset de l’unité nationale et de cohésion sociale ; une région, un quota ». Mais, l’épicentre de cette célébration s’est déroulé le jeudi 4 octobre 2018 à l’Ecole nationale de la Police, sous la présidence du Chef de l’Etat.
C’est le 4 octobre 1960 que le dernier directeur du colonisateur français passa le commandement au premier directeur général de la police du Mali, l’officier de police Mahamane Touré. Cela fait, donc, 58 ans que notre police assure avec dignité, bravoure et loyauté, les missions qui lui ont été assigné. La commémoration de cet anniversaire a été marquée par des démonstrations de plusieurs unités spécialisées de la police nationale. Il s’agit de la Brigade Spéciale d’Intervention (BSI), de la Brigade anti criminalité (BAC) et du Groupement Mobile de sécurité (GMS). Aussi, il y a eu aussi la remise de 150 kits scolaires aux orphelins de guerre et les témoignages des anciens de la Police. Le défilé a vu la participation des différentes composantes de la Police nationale.
S’agissant des interventions, il faut noter celle de M. Moussa Ag Infahi, directeur général de la Police nationale. Ainsi, pour lui, la Police nationale est en restructuration conformément à la politique de la réforme de la sécurité voulue par le gouvernement depuis 2013. Cette réforme porte essentiellement sur la qualité des ressources humaines, les infrastructures, l’équipement et la formation. Le tout enfin de construire une police républicaine.
Dans cette optique, on peut citer entre autres quelques réalisations courant 2018. Il s’agit de la construction de trois nouveaux Commissariats, respectivement à Hippodrome à Bamako, à Kolondiéba et Gao. Il y a aussi la réalisation et l’équipement des postes frontaliers de Zégoua, Kourémalé et Diboli et la réalisation de trois forages pour l’approvisionnement en eau potable de la caserne du GMS.
Aussi, selon le premier responsable de la Police, dans quelques jours vont démarrer les travaux de construction de quatre nouveaux Commissariats à Diéma, Banamba, Douentza et Bourem. «Cela participe du renforcement du maillage du territoire national pour une meilleure police de proximité en vue d’assurer la sécurité au quotidien » fait remarque le DG Moussa Ag Infahi. Selon lui, il y a aussi, en perspective, la création de groupements mobiles de sécurité et des Brigades anti criminalité dans les capitales régionales.
Les efforts ont aussi porté sur les capacités opérationnelles des unités par la livraison d’importants matériels roulants. Il s’agit de 46 véhicules au profit des unités de sécurité publique, de la Police des frontières et du service de santé et des affaires sociales, deux bus de transport des troupes, un véhicule anti-émeute au profit du Groupement mobile de Sécurité, 65 motos au profit des unités spéciales d’intervention et de sécurité publique.
«Cet équipement des unités de la police, dans leur ensemble, a été un fort stimulant pour que les unités se rivalisent entre elles dans la lutte contre la grande criminalité» a souligné le DG de la Police. Ce qui a permis de mener certaines actions qu’on peut qualifier d’actions d’éclat.
Quelques actions d’éclat de la Police en 2018
En 2018, la Police a mis à son arc quelques hauts faits qui l’honorent. Il s’agit, entre autres, du démantèlement de deux réseaux de trafiquants d’armes à Bamako portant sur 12 PM et de munitions 7,62mm en vrac. C’était le 2 octobre dernier, respectivement par les éléments de 7ième et 13ième Arrondissement. Il y a eu aussi la libération le 19 septembre 2018, d’un otage avec demande de rançon, des mains de ses ravisseurs au nombre de sept, tous interpellés. Pour le premier responsable des policiers maliens, cette libération est rendue possible grâce à la franche collaboration instaurée entre les services de sécurité intérieure et les services spéciaux de renseignement.
Egalement, dans le cadre de la police administrative ou préventive, 9718 patrouilles ont été effectuées sur l’ensemble du territoire national ; au cours desquelles 9489 personnes ont été interpellées; 5577 engins saisis dont 5306 à deux roues et 271 à 4 roues. Aussi, 255 descentes de police ont permis la saisie de 5138 kg de produits pharmaceutiques illicites, de 1 416 900kg de cannabis, 131 doses de crack, 212 doses d’héroïne. Il faut ajouter aussi la saisie de 20 armes de guerre, de deux fusils de chasse et des munitions en vrac. 47 interventions sur scène de crime ont également été faites. En outre, 360 personnes signalées par la Police technique et scientifique; 3831 personnes déférées devant les Tribunaux compétents pour diverses infractions.
«La professionnalisation des ressources humaines se poursuit avec des formations spécialisées dans plusieurs domaines au profit de 1990 fonctionnaires de Police afin de mieux les outiller face aux nouvelles formes de criminalité » indique le DG Infahi. Il note qu’à ce jour, l’Ecole nationale de Police assure la formation professionnelle de 96 élèves commissaires, 41 élèves officiers, 750 élèves sous-officiers et qui seront rejoints bientôt par 2200 autres suite au recrutement en cours au titre de 2018-2019.
En plus de ces réalisations, notons que le gouvernement a consenti des efforts pour l’amélioration des conditions de vie et de travail du fonctionnaire de Police. Cela à l’effet de le motiver pour mieux faire face aux défis sécuritaires. Ainsi, la Police nationale satisfait à la diligence des plaintes reçues, plusieurs affaires élucidées. Le citoyen apprécie, plus ou moins, le service rendu dans l’ensemble, comme en témoigne la production dans les meilleurs délais de 97 737 passeports biométriques du 3 janvier au 28 septembre 2018; dont 31526 au profit des maliens de l’extérieur et 4050 pour l’opération du Hadj 2018.
Des défis à relever
Selon son patron, la police est attentive et très préoccupée par la recrudescence des crimes et délits contre les particuliers; notamment des attentats aux mœurs relayés par les réseaux sociaux. Il s’agit principalement des cas d’outrage public à la pudeur, de viol, de pédophilie et d’atteinte à l’intégrité des couches vulnérables comme les albinos.
A préciser que tous ces crimes et délits sus décrits sont le reflet d’une dégradation entamée de nos valeurs sociétales qui entraîne dangereusement la jeunesse vers une déviance. Toute chose contre laquelle l’institution Police seule, ne peut lutter, car son action, dans le cas d’espèce est plutôt répressive alors qu’il s’agit en premier lieu, d’apporter une réponse éducative depuis la cellule familiale, suivie par la société et encadrée par les pouvoirs publics.
Egalement, note M. Infahi, la police nationale du Mali collabore avec dévouement à la coopération policière internationale. Dans ce cadre, elle a procédé à la remise simplifiée de police à police et échanger 584 messages entre bureaux centraux nationaux Interpol relatifs à la recherche d’auteurs de crimes de terrorisme, de délits d’abus de confiance, d’escroquerie, de perte de documents de voyage et des demandes d’assistance dans l’intérêt de famille.
La Police nationale du Mali participe à l’édification de l’Etat de droit et mène une lutte farouche contre le terrorisme et le crime organisé sur toutes ses formes. Elle apporte son expertise aux opérations de maintien de la paix des Nations unies en République Démocratique du Congo, en Centrafrique et en Haïti avec 47 fonctionnaires.
Notons aussi qu’une attention particulière est portée à la dimension genre au sein de la police nationale. C’est pourquoi le taux du personnel féminin est passé de 12% en 2015 à 26% en 2018.
Du début d’année à nos jours, la Police nationale a participé à la sécurisation de divers événements intéressants la vie de la Nation. Il s’agit entre autres des deux tours de l’élection présidentielle et les opérations concomitantes comme la proclamation des résultats, la prestation de serment du président. Il y a eu aussi l’encadrement des meetings et marches de différentes organisations sociopolitiques, les festivités du 22 septembre et des événements culturels et sportifs.
Quant au Président IBK, il a, dans son interview accordée à la Presse, souligné que d’importants efforts ont été consentis et continueront de l’être en vue d’assurer aux forces de défense la compétence et l’entraînement nécessaires à l’accomplissement de leurs missions. Sans occulter les difficultés, il a salué le professionnalisme et l’engagement de ces forces.
En somme, la gouvernance de la police a changé. Un accent particulier est mis sur le dialogue social franc et sincère avec les partenaires sociaux. Ce qui a permis de créer un climat de travail serein. Alors, vivement l’édition 2019 de la Journée nationale de la Police du Mali.
Dieudonné Tembely
Source: infosepte