Ils sont une vingtaine de cheminots à arrêter de s’alimenter depuis le mercredi dernier. Installés à la gare ferroviaire de Bamako, fatigue et tristesse se lisent sur les visages des grévistes. Le secrétaire général du syndicat des travailleurs du rail, assis au milieu de ses camarades, regrette le « silence » du gouvernement face à cette situation qu’il qualifie « de drame humain ». « Même le paiement de deux mois de salaire promis par le gouvernement la semaine dernière n’est toujours pas effectif », déplore Mahamane Tienta. Selon lui, il faut le payement total des arriérés. « On attends également les 7 mois qui restent », explique-t-il.
Visiblement, à bout de forces, mais les grévistes de la faim, compte maintenir le mouvement jusqu’à satisfaction de leurs doléances. Selon Mahamane Tienta, plusieurs de leurs camarades sont tombés malades. « Sans l’apport de certains partis politiques et organisations de la société civile, nos camarades auraient succombé » affirme-t-il.
« On a eu quatre camarades malades. L’un a été amené d’urgence à l’hôpital Gabriel Touré et un autre soigné sur place » souligne le secrétaire général du syndicat, avant d’ajouter que malgré cette situation, « aucun membre du gouvernement ne les a rendu visite ».
En plus de Bamako, la grève de la faim se déroule au niveau de toutes les gares ferroviaires du Mali et concerne plus de 400 travailleurs, précise le secrétaire général.
« Les travailleurs observent cette grève au niveau de toutes les gares comme Bamako, Neguela, Tokoto, Koulikoro », dit M.Tienta.
Les cheminots réclament le paiement de 9 mois de salaire qui s’élève à plus de 2 milliards de F CFA.
« Cette grève de la faim est la seule solution pour les cheminots de se faire attendre » affirment certains. Selon Aly Tounkara, enseignant-chercheur à l’Université des Lettres et des Sciences Humaines de Bamako, cette situation s’explique par le non-respect des engagements pris par le gouvernement lors des privatisations des sociétés et entreprises.
Source : ST