La plateforme citoyenne qui s’est récemment opposée à la révision de la Constitution de 1992, refait surface après quelques mois de silence depuis le sursis du projet présidentiel contesté. Samedi dernier, un grand meeting d’information avait réuni ses associations membres à Bamako, à la Pyramide du souvenir. La fin des dérives de gouvernance, la tenue d’élections crédibles sur la base d’un fichier électoral consensuel et la sécurisation de tout le pays ont été, entre autres, des doléances de ces associations Antè A Bana.
Selon Dr. Soumana Sacko, le président de CNAS Faso Hèrè, le régime actuel est incapable d’assurer la sécurité du Mali et de promouvoir la bonne gouvernance. «En 2013, IBK est allé faire la campagne à Kidal, soutenu par qui ? Le MNLA. Ces dirigeants MNLA, Ançar Dine d’ Iyad, sont aujourd’hui députés du RPM- Rassemblement pour le Mali officiellement- le Rassemblement pour la France, RPF, le parti de Charles Pasqua. Vous voyez le lien entre RPM et le RPF? Voyez le lien avec les casinos de Bamako. Les casinos, c’est la filière Corse et le chef de la filière Corse avant Tomi, c’est bien Charles Pasqua », a commenté Dr. Sacko.
Dr. Oumar Mariko, le président du parti SADI qui était aussi présent au meeting du samedi dernier tenait à attirer l’attention des membres du collectif sur les intimidations et autres méthodes de pression contre les opposants au pouvoir d’IBK. «Ils sont en train de menacer Ras Bath ; quand je parle de Ras Bath, cela peut surprendre certains mais nous devons l’aider. Ils veulent le juger le lundi (27 novembre 2017) pour l’arrêter. Nous devons l’aider pour qu’il ne soit pas arrêté. Pas pour Ras Bath, mais pour le principe de lutte : la liberté d’expression », a-t-il déclaré.
« Ce n’est pas pour ce que Ras Bath a dit qui est la cause de la cabale contre lui. C’est une manière de réprimer ceux qui dénoncent les dérives de gouvernance. »
Et Dr. Mariko de poursuivre: «Ibrahim Boubacar Keïta lui-même a affirmé qu’il y a 3 soldats pour une seule arme. Moi même j’ai eu à dire que des officiers supérieurs détournent les droits des soldats radiés. Plus d’une centaine de soldats sont radiés pour des raisons futiles. Dire cela est-il grave? ».
L’incertitude de la tenue de l’élection présidentielle en 2018 n’a pas échappé à Djimé Kanté, un des membres de la Plateforme. « Ce n’est pas évident! », s’est-il exclamé. Abondant dans le même sens, d’autres jeunes ont appelé au dialogue entre les membres de la Plateforme pour mettre la pression sur le gouvernement afin que les inquiétudes soient prises au sérieux.
La détermination, c’est la clé du succès des futures actions des associations composant la Plateforme Antè A Bana, selon Tiébilé Dramé. Le président du parti PARENA a rappelé combien cette détermination a eu raison de l’engagement d’Ibrahim Boubacar Keita pour la révision constitutionnelle entre juillet et août derniers. « Nous sommes venus répondre à votre appel. Chaque jour il y a des pertes en vie humaine dans notre pays ; le pouvoir semble être incapable et il y a des problèmes partout dans le pays », a fait savoir le président du PARENA.
Pour Tiébilé Dramé, les difficultés rencontrées par le Mali ne sont pas d’ordre ethnique mais plutôt la mauvaise gouvernance. Et pour sauver le Mali, une réaction immédiate est nécessaire de la part de la population. C’est pourquoi dans une déclaration, le collectif a exprimé son inquiétude face à l’impréparation du gouvernement face aux échéances électorales de 2018. « Le collectif des associations Antè A Bana, fidèle à son manifeste, exige l’organisation des élections libres, transparentes, crédibles et sécurisées avec l’introduction du fichier biométrique comme moyen d’identification de l’électeur et seul outil de bonne gestion », soulignait la déclaration lu par Ibrahima Kébé.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain