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Objectif faim zéro au mali d’ici à 2030 : La Revue stratégique nationale de la sécurité alimentaire et de la nutrition lancée

Après les concertations régionales et du district de Bamako qui ont duré presque neuf mois, la Revue stratégique nationale de la sécurité alimentaire et de la nutrition au Mali a été officiellement lancée le vendredi 24 novembre 2017 à l’hôtel Laico El Farouk. Avec comme objectif d’identifier les défis et contraintes majeurs que doit surmonter le Mali pour réduire la faim à zéro d’ici à 2030, cette revue ou examen a été lancée sous la présidence du ministre de l’Economie et des Finances, le Dr Boubou Cissé, en présence de son facilitateur national, le Pr Dioncounda Traoré. 

dioncounda traoré ancien president malien interview

Le Mali s’est engagé à atteindre les objectifs de développement durable (ODD), adoptés par les Chefs d’Etats et de Gouvernement, lors du Sommet spécial des Nations Unies sur le programme de développement durable à l’horizon 2030, tenu en septembre 2015 à New York. Et, parmi les priorités du Mali figure l’ODD 2 qui consiste à «éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable à l’horizon 2030». C’est pourquoi, dira Dr Boubou Cissé, ministre de l’Economie et des Finances, le Gouvernement du Mali s’est aussitôt engagé à réaliser un Examen stratégique national de la sécurité alimentaire et de la nutrition appelé «Faim Zéro», avec l’appui du PAM, de la FAO et de ses autres partenaires techniques et financiers.

En effet, il s’agit, à travers cette revue ou examen, de faciliter la mise en œuvre et le progrès vers la réalisation des Objectifs 2 et 17 pour le développement durable (ODD 2 et 17). Cela, pour permettre au Mali d’œuvrer à l’élimination de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, tout en améliorant la qualité de l’engagement des partenaires au développement auprès du gouvernement malien et aussi d’aligner cet engagement sur les objectifs de croissance nationale.

«La réflexion sur les besoins et les réponses nécessaires permettront d’établir un référentiel afin de promouvoir une vision commune des défis et des lacunes dans les interventions pour palier à l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Pour ce faire, il faut aboutir à un consensus sur les actions prioritaires nécessaires permettant de réduire la faim d’ici à 2030» dira le ministre Cissé dans son discours de lancement de cette étude, devant les responsables des PTF, de la société civile, des Collectivités territoriales. Il indiquera, en outre, que la démarche malienne a privilégié un processus inclusif et participatif à travers la mise en place d’un Comité technique pluridisciplinaire et multi-acteurs. Cela au niveau national et l’organisation de concertations régionales en vue de la prise en compte des spécificités régionales et locales.

Parlant de l’état des lieux de la sécurité alimentaire et de la nutrition, le ministre Cissé révèle que les tendances sont inquiétantes quant à l’évolution de certains indicateurs. Ainsi, souligne-t-il, «la proportion des ménages en insécurité alimentaire légère, modérée et sévère est passée de 60% en 2015 à 72% en 2016, puis à 75% en 2017». En ce qui concerne la malnutrition chronique, on observe une hausse de sa prévalence sur la période 2013-2015 de 27,5 à 29%, malgré les efforts. Quant à la malnutrition aiguë des enfants de moins de 5 ans, elle est passée de 9% à 12% entre 2013 et 2015. Aussi, 12% des femmes enceintes sont atteintes de déficience énergétique chronique et près d’une femme sur cinq présente une surcharge pondérale.

S’agissant de la prévalence de la sous-alimentation, la consommation énergétique moyenne journalière par personne constatée est de 2254 kilos calories, contre une norme de 2450. «Ces chiffres sont encore plus alarmants lorsqu’ils sont mis en perspective par rapport aux conséquences de la faim et de la sous-nutrition sur notre économie, notre budget, nos secteurs sociaux, notamment l’éducation et la santé» dira le ministre de l’économie et des finances. Pour lui, ces tendances sont inacceptables et interpellent à agir vite, en liant la réflexion à l’action concrète, si le Mali veut être au rendez-vous de l’objectif faim zéro à l’horizon 2030.  Car, dit-il, « nous avons les moyens et la volonté, puisque notre pays s’est engagé dans les faits depuis 2015 à consacrer 15% du budget au secteur de l’Agriculture».

Auparavant, Mme Mbaranga Gasarabwe, du système des Nations unies au Mali, affirmait que le Mali est une terre bénie qui regorge de beaucoup de ressources et de potentialités pour nourrir tous ses fils, sans exception. « C’est une question de stratégie et de moyens » dit-elle, avant d’assurer l’engagement des Nations Unies pour soutenir le Mali vers l’atteinte de l’Objectif «Faim Zéro».

Pour sa part, le Prof. Dioncounda Traoré, Facilitateur national de l’Examen, après avoir rappelé les potentialités agricoles du pays, dira avoir la ferme conviction que le Mali relèvera ce défi. Pour atteindre cet objectif, l’ancien Président de la Transition avoue qu’il faut «être ferme et rigoureux en adoptant le culte du résultat et l’obsession de la réussite». Car, pour lui,  «Mali Faim Zéro» à l’horizon 2030 n’est pas une utopie mais un objectif et un pari à gagner pour l’honneur et le bonheur des Maliens.

Dieudonné Tembely

tembely@journalinfosept.com

Source: infosepte mali

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