En conférence de presse hier (11 juin 2018), les commerçants du Mali ont promis de soutenir un candidat à la présidentielle du 29 juillet. Chassés comme des malpropres par le gouverneur du district, ils n’entendent pas faire cadeau aux autorités. Déjà, ils écartent tout soutien au président de la République Ibrahim Boubacar Keïta qui n’a pas su gérer les problèmes qu’ils dénoncent depuis 3 ans.
« Je vais vous dire une chose, c’est tout sauf Boua. Son règne est fini », a déclaré Moussa Sacko, le président du Collectif des associations de commerçants du Grand marché. Les commerçants qui avaient programmé une marche de protestation dès l’ouverture de la campagne électorale ont renoncé à leur initiative pour le bien et la stabilité du pays. Mais la délégation qui avait été invitée par le gouverneur du district a été malmenée par ceux qui défendent IBK.
Les délégués avaient eu un début d’entretien calme avec le gouverneur du district qui leur a dit que son souhait est qu’ils renoncent à la marche. Mais l’entretien a mal tourné. « Le gouverneur nous a chassé comme des chiens ; il nous a mal parlé en disant qu’il est un général. Ceux qui travaillent pour IBK lui créent plus de problèmes. Vous allez voir ce qui va arriver à la présidentielle, Boua n’aura rien », a prédit Abdoul Karim Diallo dit De Gaule.
Membre fondateur du Syndicat national des commerçants détaillants (SYNACODEM), De Gaule a expliqué que le gouverneur du district pouvait mieux gérer cette situation sans vexer les commerçants. « Ce qui s’est passé entre lui et nous aura un grand écho à travers le pays. Chacun d’entre nous a une influence dans son village. Sauf ceux qui n’ont rien investi chez eux. Et il y a des millions de commerçants », a-t-il poursuivi.
Selon Ibrahim Maïga, un membre du collectif, les commerçants et le gouvernement sont toujours opposés au sujet du durcissement du dédouanement qui est un des 7 points de leurs doléances. Cette pression douanière pèse lourd sur les commerçants qui souhaitent un rabais frais comme l’ont fait certains pays limitrophes dont le Burkina Faso.
Un autre point de désaccord est l’épineux problème de visa chinois que les commerçants maliens n’obtiennent plus. « Les gens n’ont pas voyagé à la veille du ramadan, les Chinois ont ouvert des boutiques ici pour faire le commerce de détail », a déploré Maïga.
Les commerçants aussi disent avoir un projet de société et affirment qu’ils vont donner une consigne de vote très bientôt. Et Ibrahim Maïga pense qu’ils ont bel et bien le droit de choisir leur candidat à la présidentielle du 29 juillet. « Les religieux ont choisi leur candidat, nous aussi nous allons choisir un candidat. Ce sera celui qui s’engage à résoudre nos problèmes pour toujours », a indiqué Ibahim Maïga tout en écartant la possibilité de soutenir IBK.
Soumaila T. Diarra