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GRAINE DE VERITE : Boubèye tranche le nœud gordien !

La réussite de la visite du Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga à Kidal, la semaine passée est un  fait historique pour ne pas dire, l’acte de bravoure le plus achevé du processus de paix. D’aucuns diront qu’il ne s’agit pas d’une première. Mais force est de reconnaître qu’à la différence de celle de Moussa Mara (entachée de combats et d’assassinats des  responsables administratifs de la région) cette visite s’est tenue sans bavure, ni anicroche. Toute chose qui n’était pas évidente, selon de nombreux analystes, au regard de la brusque montée de la tension sécuritaire 24heures seulement auparavant, où le camp de la Minusma de la région a essuyé des tirs de mortiers.

Un autre point positif de cette visite relève de la préparation psychologique que le stratège PM a réussi à mettre en œuvre. D’abord en termes de communication, lorsque quatre jours avant la visite, l’événement était au centre de tous les chroniques des medias nationaux qu’internationaux.

Les éléments de langage pour cadrer cette visite ont été un facteur apaisant des tensions. Surtout, en sa qualité de journaliste, SBM lui-même a donné toutes les assurances et avec des mots justes sur le bien fondé de sa tournée, mais qui en réalité avait un seul point d’orgue : la visite à Kidal.

« Nous irons sans arrogance, ni esprit de vengeance… » répétait-il constamment pour convaincre les maîtres des lieux sur la respectabilité avec laquelle il comptait mener cette visite. Une attitude bien réfléchie aidant à lever toute équivoque ou ressemblance avec celle du Premier ministre Moussa Mara, il y a quatre ans de cela.

A la différence toujours, de la visite du PM Mara de 2014, celle de SMB avait un objectif, un contenu et une prérogative allant dans le sens du processus de paix, car il s’agissait de faire l’état des lieux en vue des prochaines élections. Là aussi, on a réussi à maquiller le vrai motif par l’expression d’une visite d’échange sur les préoccupations des populations de Kidal en termes d’infrastructures socioéconomique de base de développement.

En sa qualité de dirigeant futé, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a trié sur le volet les membres de sa délégation, qui comptait tous les tenants de portefeuilles ministériels issus des groupes armés. Même si de nombreux observateurs n’ont pas vu de bon œil le fait de laisser à Bamako, des ministres hautement importants, dits de souveraineté comme ceux de la Défense et de la Sécurité Intérieure, le chef de la délégation a endossé ce tort, pour réussir sa mission. Une mission qui n’est pas exempte de tout reproche, ne serrait-ce qu’avec    la présence encore du fameux drapeau de l’Azawad, cette fois-ci en tapis brodé pour orner le décor du présidium des officiels. A part cette  gêne, le PM Maïga a réussi son pari, celui de se rendre à Kidal.

La question que tout le monde se pose dans le pays est de savoir, pourquoi et comment IBK s’est passé d’un tel Premier ministre jusqu’au crépuscule de son mandat ?

A la différence de Tatam Ly (qui ne connaissait pas le Nord), de Mara (avec un égo hypertrophié), de Modibo Kéita (qui, du confort douillet de son bureau, ne connaissait que financer les fictifs forums des rebelles) et de Abdoulaye Idrissa Maïga (a qui on n’a pas laissé le temps de voir Kidal), Soumeylou Boubèye Maïga a eu une  haute idée de sa mission et s’est déplacé pour poser de véritables actions allant dans le sens de la résolution du différend entre Maliens. Après Alger, Mopti, Casablanca, Tessalit, Kidal était la ville où il fallait trancher le nœud gordien.

Moustapha Diawara

Source: lesursaut

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