Rien ne pourrait justifier ces irrégularités entre clients et établissements financiers. Certains se réjouissent sans se soucier de ce que le jugement dernier leur réserverait. Nous parlions, dans notre précédente parution, de cette titanesque guerre entre Madame Simpara Saran Traoré et le PDG de la Banque Malienne de Solidarité, Babaly Bah. Sans oser donner raison à qui que ce soit (nous ne sommes pas des juges) nous continuons à éclairer la lanterne de nos lecteurs en fonction des éléments dont nous disposons.
Babaly Bah n’a pas de répit car le procureur Dramane Diarra le mettra à l’épreuve bientôt dans un scandale qui semblerait magistralement orchestré contre ses propres clients. Le tourbillon l’emporterait-il dans les geôles réservées aux escrocs ? Rien n’est moins sûr.
La semaine dernière, nous rappelions l’historique de cette délinquance bancaire, voilée par de nombreuses personnes citées, mais que le temps commence à dévoiler. Notre professionnalisme nous a recommandé, comme d’habitude, de contacter des sources à la BMS afin que nos interrogations soient clarifiées. Rien de cela malgré leur engagement de nous accorder quelques minutes courant la semaine écoulée.
La version que nous avons, contrairement à celle qui est défendue bec et ongle, atteste des multiples médiations entreprises par Babaly Bah et ses nombreux guerriers de l’ombre. Nous avons voulu savoir ce qui implique, dans une telle procédure, un syndicat dont le travail ne concernerait que la défense des intérêts moraux et matériels de la structure.
Les arrêts que brandit le banquier, selon nos informations, ne concernent que l’inculpation de Babaly Bah et de Mamadou Kanda dans la procédure de faux et usage de faux. Celui que des confrères ont surnommé le Bernard Madoff malien. Pour lui éviter la prison à l’époque des faits, des confidences nous ont apporté que le PDG de la Banque Malienne de Solidarité n’aurait pas hésité à sortir les gros moyens pour taire une affaire qui est loin d’être une publicité pour lui et sa structure financière.
L’étonnant dans cette affaire est que ce serait la Madame Simpara Saran Traoré qui aurait enclenché cette procédure judiciaire que son bourreau de l’heure a tenté de calmer en vain. Son inculpation en dit long et les aveux de Mamadou Kanda Kéita sont consignés dans le procès-verbal établi et mentionné dans le réquisitoire du Procureur Général.
De septembre 2007 à Octobre 2010, Madame Simpara, Saran Traoré, détenant des chéquiers de son compte N° 014066-010139/45 effectuait ses opérations sur -(versements en espèces, retraits de chèques…etc.) Et parallèlement la BMS reprenait les mêmes opérations, toujours selon le réquisitoire du Procureur Général sur le compte N°014006-01101/26 qu’elle présentait comme le compte de Saran Traoré.
Dans la correspondance N/Réf 3675 PDG/DE/SRC/2014 du PDG en date du 17 juin 2014, adressée au Juge d’Instruction du 6ème Cabinet du Tribunal de Première Instance de la commune III du District de Bamako, le PDG de la BMS-Sa Babaly Bah reconnaissait cet état de fait. Il estime que les faux comptes cités ci-dessus sont les comptes réels de Saran Traoré et de Simpara Transit. Or, les comptes ouverts sous la signature de dame Saran Traoré sont tout autres.
Là où réside la confusion, c’est au niveau de certains chiffres. Après les soupçons de prélèvements de son compte, toujours dans le réquisitoire du Parquet Général, Saran Traoré conteste alors la gestion de son compte. Les différentes réunions ont abouti à la reconnaissance par la banque de 10.092.705 FCFA illégalement prélevés. Une expertise sort que Mme Simpara devrait 358.558.579 FCFA. Un autre cabinet PANAUDIT-Mali Sarl estime que Mme Simpara devrait 371.298.573 FCFA.
La confusion régnait et la plaignante opte pour le cabinet MAECO qui concluait que c’est plutôt la BMS qui devrait restituer 2.178.253.106 FCFA à Mme Saran Traoré. Quant à la signature des conventions à partir desquelles elle avait été condamnée, leur date de signature avait coïncidé avec le déplacement de la défenderesse à l’Etranger (titre de voyage et passeport à l’appui.) Cette affaire de condamnation dont parlent des responsables syndicaux, selon nos informations, demeurait encore au niveau de la cour d’Appel. Elle n’est pas jugée même si la cour suprême a donné un non-lieu au Bernard Madoff Babaly Bah.
Babaly Bah qui devrait être parti à la retraite depuis plus de deux ans, se voit maintenir encore pour, dit-on, épiloguer cette scandaleuse affaire qui n’est pas vidée. Même au conseil d’administration, selon une source proche de lui, il aurait affirmé qu’il avait accordé ce crédit sans trace à Saran Traoré sur instruction de l’ancien Président Amadou Toumani Touré et de son épouse Lobbo Traoré. Ce serait, toujours pour notre source, la raison qui justifierait l’absence de garantie. Si tel était le cas, ce serait encore grave pour une banque dont beaucoup de clients sont apeurés et cherchent à consulter la régularité de leurs transactions.
Ce banditisme bancaire, teintée d’une kleptomanie financière, fait vaciller d’autres banques et d’autres clients où la peur au ventre de millions de partenaires qui ne savent quel clan croire. Le PDG de la BMS, après avoir obtenu un non-lieu dans cette procédure contre lui, a porté à son tour plainte pour dénonciation calomnieuse. Ce procès doit se tenir le 28 Mars au tribunal de la commune I du district de Bamako. Même posture pour Saran Traoré qui a également introduit une autre procédure contre le Sieur Babaly Bah.
Comme dans notre dernière parution, nous aurions aimé adresser nos questions à celui qui est concerné du côté de la BMS sa. Nous avions déjà rendez-vous mais visiblement le temps fait défaut du côté d’un homme dont beaucoup d’autres dossiers et scandales commencent à revenir à la surface. Parfois les grands hommes créent les conditions pour se faire abattre, le PDG de la BMS sa est-il conscient ? D’autres, très proches amis, constituent ses potentiels bourreaux qui se positionnent déjà.
A suivre
Ammi Baba Cissé ABC
Source: figaromali