«Nous n’accepterons pas de déposer les armes pour être ensuite tués comme des poulets». Ces propos sont ceux du président de l’association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon «Ginna Dogon», Mamadou Togo, qui était, samedi 19 octobre, en conférence de presse à la Maison de la presse.
S’il saluele Premier ministre Dr. Boubou Cissé et les présidents des associations de la région de Mopti, dont les efforts ont amené une certaine accalmie au centre du pays.Mamadou Togo se montre par ailleurs intraitable au sujet du désarmement de la milice d’auto-défense Dana Amassagou.
S’il reconnaît une relative accalmie, en parlant surtout des tueries de masse,Mamadou Togo a fait remarquer des cas d’attaques isolées qui ont causé des morts.
Par ailleurs, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’association Ginna Dogon et son président semblent être en phase avec la milice d’auto-défense. «Dans la déontologie des chasseurs, ils ne tuent pas délibérément leurs semblables. Mais quand leurs semblables jihadistes et autres viennent les attaquer, je trouve normal qu’ils ripostent. Je trouve la riposte bien fondée, car nous, Dogons, appliquons la légitime défense», a déclaré Mamadou Togo.
Sur le principe, l’association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon est d’accord pour ledésarmement spécial de toutes les milices dans la région de Mopti. Et elle se dit prête à accompagner l’Etat dans le désarmement de tous les porteurs d’armes qui ne sont pas militaires.
Cependant, «nous n’accepterons pas de déposer les armes pour être ensuite tués comme des poulets», a affirméMamadou Togo. Et d’ajouter : «Si l’Etat désarme un village et qu’il y installe une force pour sécuriser ce village, il n’y a pas de problème. Nous regrettons le cas du village de Doundjourou qui, après le désarmement, a été purement et simplement rasé.»
Au sujet du vol de bétail, à en croire Bénogo Ouologueme, un cadre de Ginna Dogon, plus de 5000 bovins et caprins ont été emportés dans la seule commune de Sangha. «Des victimes ont formellement identifié leur bétail au marché de Niamana Bamako dont le président, Boubou Cissé, est cité comme complice de ce trafic de bétail».
Selon son président, l’association malienne pour la protection et la promotion de la culture dogon «Ginna Dogon» esten train de réunir les preuves pour traduire en justice «ces meurtriers car ils tuent d’abord les propriétaires des troupeaux avant de les emporter».
Fanta Sakiliba
Source: Nouvelle Libération