La mission de suivi des recommandations 2019 du Bureau du vérificateur général a constaté au Centre hospitalier universitaire du Point G que sur la période 2017 et 2018, près de 114 962 500 FCFA correspondant à plus de 40 000 séances de dialyse ont été irrégulièrement effectuées ou n’ont pas été facturées. Voilà un autre scandale qui devrait faire l’objet d’investigations judiciaires.
Le Bureau du vérificateur général vient de publier le rapport de suivi de la mise en œuvre des recommandations formulées par la vérification financière effectuée en 2016 sur le CHU du Point G. Il ressort de ce document que la gestion des centres de dialyse pose toujours problème.
Pour rappel, en 2016, le BVG a effectué la vérification financière des opérations de recettes et de dépenses effectuées par l’hôpital du Point G. Il avait été reproché à la gestion de l’Hôpital à l’époque des faits (exercices 2014, 2015 et 2016 concernés) des irrégularités financières de plus de 3 milliards 600 FCFA. Sur ce montant, 22 recommandations ont été formulées et pour le reste, le Procureur du Pole économique a été saisi par le BVG pour un montant de 2,5 milliards de FCFA (source rapport annuel 2016 du BVG).
Selon les procédures du BVG et selon la loi, les irrégularités dénoncées à la justice ne font pas l’objet de mission de suivi du fait de l’indépendance de la justice et de la diversité de ses moyens d’investigation. La suite réservée à ces dossiers est du ressort de la Justice. Les recommandations issues des irrégularités non transmises à la justice font l’objet de suivi et le rapport du Point G qui vient d’être publié s’inscrit dans ce cadre. Il vise à s’assurer dans quelle mesure les irrégularités et lacunes constatées dans la gestion de l’hôpital ont été corrigées.
Ainsi, les travaux du BVG font ressortir qu’au niveau du Point G, 44% des recommandations ont été mises en œuvre, soit huit recommandations entièrement mises en œuvre, huit sont non mises en œuvre, deux ont été partiellement mises en œuvre et quatre sont non applicables car, devenues sans objet ou caduques.
Il s’agit là d’un taux de mise en œuvre peu satisfaisant. De nombreux efforts restent à faire : les procédures fiscales ne sont toujours pas respectées au niveau de la Direction ; les factures impayées n’ont pas fait l’objet de recouvrement pour plus 40 millions depuis la mission de 2016 ; des gratuités de soins sont toujours accordées par le service informatique sans justification, (5 3336 gratuités sans base légale). L’Agent comptable n’a pas fait de reversement de l’Impôt sur les traitements et salaires (ITS).
De plus, la gestion des centres de dialyse posent toujours problème. En 2016, il avait été reproché à l’hôpital la réalisation de séances de dialyse irrégulières. La mission de suivi des recommandations 2019 a constaté que sur les périodes 2017 et 2018, près de 114 962 500 FCFA correspondant à plus de 40 000 séances de dialyse ont été irrégulièrement effectuées ou n’ont pas été facturées.
Malgré les efforts remarqués de la nouvelle direction, un accent particulier doit être mis aussi bien sur la qualité que sur la gestion des séances de dialyse.
Nous espérons que cet audit, qui devrait être un outil d’aide à la décision, va vraiment révolutionner les choses et redorer le blason terni de cette structure hospitalière de référence dans notre pays. D’autres structures publiques devraient, d’ailleurs, faire l’objet de contrôle d’audit de leurs gestions, afin de corriger les dysfonctionnements qui les affectent et aussi de démanteler ces réseaux subtiles et rusés, aux tentacules très profondes et médusées, qui volent, pillent, désorientent et désinforment; et ayant des aspirations qui sont dirigées chaque jour vers le mal et la cupidité démesurée.
Ibrahim M.GUEYE
Infos 24