A la faveur de la 27e session du Conseil d’administration de l’Autorité routière, tenue la semaine dernière dans ses locaux, sis à l’ACI 2000, son directeur général, Moulaye Ahmed Boubacar, dit Baba Moulaye, a déclaré : «Nous prenons l’engagement que les fonds que nous allons mobiliser et les ressources que l’État et les usagers mettront à notre disposition seront désormais connus de tout le monde. Et plus rien ne sera géré dans l’opacité».

Selon le directeur général, c’est un droit et même un devoir pour tout Malien de savoir ce que l’Autorité routière reçoit et ce qu’elle fait des ressources collectées ou mises à sa disposition.
Aussi, a-t-il rappelé, les communes où sont installés des postes de péage reçoivent 3% des recettes collectées par l’Autorité routière. Mais, à partir de 2016, elle a décidé de veiller sur l’utilisation judicieuse de ces ressources. D’ailleurs, le DG a écrit à toutes les communes. Pour lui, «il ne s’agit pas de 3% cédés à des élus. Mais de 3% cédés à une commune». Mieux, explique-t-il : «Même si cet argent ne servira qu’à construire un puits dans une école de la commune, cela est plus utile que dans la poche d’un élu. Même si cet argent ne servira qu’à construire une latrine ; ou une salle de classe dans un village, cela est plus utile que dans la poche d’un quelconque élu, soit-il le maire».
Pour le DG, le financement sera accordé sur la base d’un projet crédible dont l’Autorité routière va dorénavant suivre l’exécution. «Et tout sera publié », a-t-il promis.
Les maires concernés, a-t-il fait savoir, sont d’accord sur le principe et désormais les choses se passeront ainsi.
Un autre sujet de préoccupation, souligné par le directeur général de l’Autorité routière, est le Règlement 14 de l’UEMOA relatif à la charge à l’essieu qui sera effectif à partir du 1er juin 2016. Les transporteurs ne viendront plus avec des surcharges pour ensuite payer 10 000 FCFA par tonne d’excédent. Cela ne sera plus le cas. D’autres mesures de répression sont prévues, à savoir le délestage immédiat du camion et le transport de l’excédent à la charge du transporteur.
L’Autorité routière est obligée et engagée à protéger le patrimoine routier, qui est un bien utile pour tout le monde. Parce qu’une bonne route c’est la sécurité et le confort pour les populations.
Alors, comment desservir la population, si on n’a pas de bonnes routes ? Ou encore, comment améliorer le revenu des paysans si l’on ne leur permet pas d’aller sur les marchés, en sachant que le Mali a une population à plus de 80% paysanne ? Chaque usager sait l’importance d’une route et d’une bonne route dans le développement du pays.
Dans un autre registre, le DG de l’Autorité routière a fait savoir que les discussions relatives au paiement aux postes de péage par passage ont débuté avec les partenaires pour dégager les stratégies à mettre en œuvre pour l’application prochaine de cette mesure, en vigueur dans tous les pays du monde.
Selon Baba Moulaye, dans tous les pays du monde, le péage est payé au passage. Sauf dans notre pays, où il est de 24 heures. En tout cas, la réflexion est en cours pour l’adoption de cette mesure qui s’explique par le fait qu’à chaque passage le véhicule use la route. Mais la contrepartie n’est pas assurée.

Aussi, a-t-il souligné, ils sont à la phase d’information et de sensibilisation de la population qui doit comprendre la pertinence de la mesure et accepter de payer ces redevances pour avoir des routes acceptables.
Tout en donnant les gages de transparence et de bonne gestion de ces fonds, Baba Moulaye dit être convaincu d’une chose: «quand les usagers verront que les routes sont bien faites et que les fonds qu’ils payent sont bien utilisés, il n’y aura pas de raison à ce qu’ils ne mettent pas le prix».
«C’est pourquoi, j’ai dit leur argent sera utilisé au grand jour. Plus jamais la nuit. Si vous savez qu’en mettant 100 francs vous dormez mieux. Et quand vous mettez 50 francs, vous dormez mal, vous allez mettre 100 francs. Mais soyez sûrs d’abord que vous allez bien dormir», a schématisé le DG de l’Autorité routière.
«Nous avons un objectif, celui de mobiliser le maximum de ressources financières, mais de les utiliser de la façon la plus rationnelle, la plus transparente, et la plus rigoureuse possible. Et désormais, nous publierons tout ce que nous faisons », a conclu Baba Moulaye.
Créée dans le cadre de la réforme de l’entretien routier par la mise en place du Fonds d’entretien routier de 2e génération, l’Autorité routière a comme objectif de se doter de ressources suffisantes et pérennes, afin d’assurer le financement de l’entretien routier.
Le budget pour l’exercice 2016 de l’Autorité routière a été arrêté à la somme de 68 milliards FCFA. Un record !

MLSIDIBE

Source : Bamada.net