La société de chirurgie du Mali (SOCHIMA), fidèle à ses missions de formation continue, de partage de connaissances et d’expériences, a organisé, en partenariat avec les laboratoires SENOFI, un enseignement poste universitaire portant sur les traumatismes graves au Mali. C’était samedi dernier dans la salle de conférence de l’INRSP, à l’hippodrome.
Le Thème a été illustré par deux présentations portant, sur: «La prise en charge moderne des hématomes extraduraux post traumatise», faite par le Dr Oumar Coulibaly, neurochirurgien à l’Hôpital du Mali ; et le «Traumatismes thoraciques graves : prise en charge», par le Dr Seydou TOGO.
A la fin de sa présentation, le Dr Oumar COULIBALY, a souligné que le traumatisme, de manière générale, celui crânien, en particulier est un thème d’actualité.
Dans le cas des traumatismes crâniens, le traitement nécessite une prise en charge rapide, a-t-il prévenu. Car les hématomes extraduraux, selon lui, sont mortels. C’est pourquoi, dans sa présentation, le jeune Docteur a beaucoup insisté sur cette prise en charge rapide qui est la clé du succès chez les spécialistes. En tout état de cause, le Dr COULIBALY reconnait que dans beaucoup de cas, la mort est évitable, si la victime arrive dans un meilleur délai à l’hôpital.
Au cours de ses activités, le Dr COULIBALY et les siens se sont rendus compte que dans la plupart des cas, les victimes de ces traumatisme arrivent à la suite des accidents de la voie publique. En effet, a-t-il fait savoir, parmi les cas admis à l’hôpital du Mali, les accidents de la circulation représente 75% des causes de traumatismes chez ces patients. A ce niveau, il faut préciser qu’il s’agit essentiellement des engins à deux roues, généralement conduits par les jeunes scolaires. La majorité des accidentés, a-t-il dit, était des enfants, plus précisément des élèves.
En dehors des élèves, il y a les cultivateurs, qui montent souvent sur des engins qu’ils ne maîtrisent pas et tombent brutalement ou font des accidents, a-t-il expliqué.
Aussi, il y a le cas des ménagères, qui en partant au marché, ou qui montent sur des arbres pour cueillir les feuilles de baobab font des chutes.
Parmi les principales régions touchées, Bamako vient en peloton de tête avec 63% des cas, suivi de Mopti, 25% des cas ; Ségou arrivé en 3è position avec 6% des cas, suivi de Sikasso et de Kayes avec 2% chacune.
Parmi les catégories socioprofessionnelles les plus touchées, on retrouve les élèves (38%), les cultivateurs (26%), les ouvriers (14%), les commerçants (12%), les ménagères (10%).
Abordant la question des délais d’admission, le Rapport du service de Neurochirurgie de l’Hôpital du Mali indique que seul un patient, sur les 50 cas traités au cours des 3 dernières années, est arrivé dans les six heures après l’accident. De même, les victimes qui arrivent entre 6 et 24 heures représentent 30 cas, et 24 heures et voire plus (venant généralement des régions) sont au nombre de 19 sur 50 cas traités.
Parmi les victimes hématomes post traumatismes, 96% cas ont nécessité une intervention chirurgicale avec succès, par contre dans 2 cas il y a eu un échec, soit 4%.
Les tranches d’âge les plus touchées sont les jeunes de 11 à 20 ans (17%), suivi de 21 à 30 ans (15%). Les hommes âgés de 31 à 40 ans arrivent en 3è position avec 8% des cas ; de 0 à 10 ans (7%) ; et enfin de 41 à 50 (3%°).
Par ailleurs, le Rapport en question présenté par le Dr COULIBALY porte sur les activités chirurgicales à l’hôpital du Mali, sur une période de 3 ans (janvier 2013-janvier 2016).
Le nombre des admissions est de 802 victimes au service de Neurologie de l’hôpital du Mali. Sur lesquels cas, on a enregistré 200 TC (24,94% des activités) ; 50 HED, soit 25% des TC et 6,23% des activités du service. En TDM cérébrale crânien, il a été dénombré 48 cas opérés, sur lesquels les hommes constituent la majorité des victimes avec 88% des cas contre 12% seulement pour les femmes.
Au niveau du service de Chirurgie thoracique de l’hôpital du Mali, la situation est la même. Dans sa présentation, le Dr Seydou TOGO, a souligné que les accidents de la circulation routière constituent la première cause des victimes (90%), suivi des accidents de sport, les armes à feu.
Face au triste constat selon lequel les jeunes scolaires constituent la couche qui paye le lourd tribut aux accidents de la voie publique, le Dr COULIBALY a invité les autorités publiques à prendre des mesures visant un meilleur respect du Code de la route et les encouragent à rendre le port du casque obligatoire.
Aussi, préconise-t-il, le moteur des engins à deux roues qui sont les moyens les plus utilisés par ses élèves soit plombé pour limiter la vitesse.
«C’est à l’Etat de prendre ses responsables», a-t-il conclu.
Dans le présent Rapport, les unités de chirurgie de l’hôpital du Mali recommandent, entre autres: l’équipement des hôpitaux des régions de service de chirurgie ; le recrutement des NCH ; la prévention des accidents de la circulation.
A noter que le prochain rendez-vous pour ce type d’enseignement est fixé au 30 avril 2016 à l’INRSP, avec comme thèmes : «Prise en charge du pied Bot Varus Equin invétéré chez l’adolescent et l’adulte », et le «Traitement des pertes de substances des parties molles par Lambeau» à l’INRSP.
Source : Bamada.net