Le guide spirituel des hamallistes plaide en faveur d’une transition dirigée par les militaires. Il met également en garde les militaires au pouvoir contre toute tentation de succomber aux charmes des hommes politiques. Une proposition qui marque son opposition à l’imam Mahmoud Dicko sur le choix du président de la transition.
Alors que le collège en charge de la désignation de la transition est à pied d’œuvre pour le choix du président de la transition, le chérif de Nioro du Sahel, Mohamed Ould Cheicknè Haidara, a indiqué ce vendredi être favorable à une gestion confiée aux militaires regroupés au sein du Comité national pour le Salut du peuple (CNSP). Telle est sa position clairement et fièrement affichée, depuis le coup de force contre IBK.
« Je soutiens et plaide pour que nos jeunes militaires qui sont intervenus pour mettre fin à un possible affrontement dans le pays dirigent la transition. Ils ont réalisé une prouesse pour avoir réussi le coup d’État sans effusion de sang », a déclaré Bouyé à Nioro. C’était lors de son sermon du vendredi 18 septembre. Les vendredis sont pour lui l’occasion de s’exprimer sur la situation du pays.
Il était l’une des personnalités influentes du pays à appeler à la mobilisation contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, à l’image de l’imam Dicko. Leurs actions ont permis de fragiliser le pouvoir et faciliter les événements du 18 août 2020.
Mais après le coup d’État, les deux religieux sont partagés sur le profil du président de la transition. Contrairement au chérif de Nioro, Mahmoud Dicko est favorable à une transition civile conformément aux exigences de la CEDEAO. Celui qui était opposé à ce que la CEDEAO dicte ses lois au peuple malien a changé d’analyse. Ainsi, il demande à la junte d’accepter de se soumettre aux recommandations de l’organisation sous- régionale pour éviter une autre crise que pourrait susciter un embargo contre le pays. En effet, après le renversement du régime, plusieurs sanctions sur les flux financiers sur le commerce sont imposées au Mali.
Reconnaissant l’engagement des chefs d’État de la CEDEAO pour la résolution de la crise politique du Mali, le chérif de Nioro appelle toutefois l’organisation à ne pas sanctionner notre pays.
« Je demande à la CEDEAO d’être clémente envers le pays. Pour cela, j’invite les chefs d’État d’épargner le pays d’un embargo. Aussi, je demande à la CEDEAO de laisser les militaires diriger la transition. Aujourd’hui, le pays a besoin d’homme capable d’assurer la sécurité des Maliens et leurs biens très dégradée sous le règne du président IBK », a indiqué le chérif de Nioro.
Abordant la gestion de la transition, il conseille les militaires à plus de vigilance qui les éviterait à tomber dans le piège des hommes politiques. « Je demande à nos jeunes militaires de faire attention à certains hommes politiques maliens. Ils ont été presque avec tous les régimes. Donc, ils sont également responsables de ce que le pays est en train d’endurer. Ils sont comptables des fautes et erreurs de gestion du pays. Ce sont vos proches, vos amis, vos frères, vos pères, mais vous devez être vigilants avec eux », a conseillé Bouyé Haidara pour qui beaucoup d’hommes politiques maliens ne sont pas dignes de confiance, sans citer de nom. Selon lui, ces personnes ne savent que détruire. Or, maintenant le regard et l’espoir du peuple sont tournés vers les militaires. Cet espoir ne doit pas être galvaudé, a-t-il indiqué.
Par ailleurs, à défaut d’avoir la présidence de la transition, il a souhaité cependant qu’au moins les ministères de la Sécurité intérieure ; de l’Administration territoriale et celui de la défense et des anciens combattants soient confiés à la junte.
Par Sikou BAH
Source : INFO-MATIN