Gao a abrité, mercredi dernier, la conférence régionale sur les enjeux de la migration irrégulière sous la présidence du chef de cabinet du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine, Mohamed Ag Albachar. C’était en présence du conseiller aux affaires économiques et financières du gouverneur, Alhader Amadou Bella, du chef de la mission de l’Organisation internationale des migrations (OIM) au Mali, Pascal Reyntjens, du chef de la sous délégation du Haut commissariat pour les réfugies (HCR) à Gao, Isaac Tiantse.
Cette conférence régionale sur les enjeux de la migration irrégulière est d’une importance capitale dans la Région de Gao par sa position géographique. Parce que c’est une zone importante de transit des migrants désireux de se rendre dans les pays du Maghreb ou en Europe. Selon Pascal Reyntjens, les données de l’Observatoire de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC) rapportent que les groupes armés présents dans les zones se livrent à des violences physiques et sexuelles contre les migrants en route ou en transit tandis que les passeurs sont impliqués dans la vente et l’exploitation à l’encontre des migrants.
Pour le chef de la mission de l’OIM, la Région de Gao à cheval entre ces pays demeure une zone dangereuse pour les candidats à la migration irrégulière. Il a indiqué que plus de 300 migrants en détresse dans le désert et référés à l’OIM par les services de la protection civile sur demande du ministère des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine ont reçu une assistance humanitaire d’urgence.
Pascal Reyntjens a aussi rappelé que dans le cadre du renforcement des capacités institutionnelles, techniques et opérationnelles des services en charge de la gestion des frontières, l’OIM a lancé le 22 juin à Gao, deux projets de gestion des frontières financés par les gouvernements du Canada et de l’Allemagne, respectivement nommés «Renforcer la gestion des frontières au Mali et au Niger» et «Sécurisation du corridor Labbezanga-Kongo-Kiré par la gestion des frontières et la coopération transfrontalière».
En outre, le chef de la mission de l’OIM au Mali a révélé que de2017 à nos jours, plus de 21.000 Maliens ont bénéficié de l’aide au retour volontaire dans leur pays d’origine. Parmi ceux-ci, plus de10.500 ont reçu au moins une forme d’assistance à la réintégration et plus de 8.800 ont terminé leur processus de réintégration. En outre, plus 3.005 migrants Maliens et non-maliens en transit dans la Région de Gao ont été aidés à retourner chez eux dont 156 migrants Maliens ont été appuyés pour la mise en place d’activités génératrices de revenus.
De son côté, le chef de cabinet du ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine a déclaré que le centre d’accueil et d’assistance aux migrants est le fruit d’un partenariat dynamique entre le gouvernement de notre pays, de l’Union européenne et de l’Organisation internationale pour les migrations.
«Pour répondre aux multiples défis des flux migratoires irréguliers, le gouvernement et ses partenaires ont développé des stratégies concrètes couvrant toutes les dimensions du phénomène. Parce que la question des migrations constitue une priorité pour les plus hautes autorités de notre pays», a relevé le chef de cabinet du département des Maliens établis à l’extérieur et de l’Intégration africaine.
La conférence a été clôturée par l’inauguration du centre d’accueil et d’assistance aux migrants.
Abdourhamane TOURÉ
Amap-Gao
Source: L’Essor- Mali