Les populations de Gao, dans toute leur diversité (Songhois, peuls, arabes, tamasheqs, bellahs etc), ont battu le pavé ce matin à Gao pour protester vigoureusement contre les critères du cantonnement.
La marche a été organisée à l’initiative de la jeunesse de la ville et vise deux cibles : le gouvernement malien et la communauté internationale. C’est pourquoi les marcheurs sont allés remettre une déclaration et une pétition au gouverneur de la Cité des Askia, Seydou Traoré ; et au chef de la Minusma à Gao.
De quoi se plaint-on ? En effet, selon un correspondant de Malijet, les populations ne comprennent pas pourquoi dans les critères du cantonnement, on exige de posséder une arme. En clair, pour être admis dans le processus de cantonnement, il faut forcément se présenter avec une arme. Or, expliquent les habitants de la ville, leurs armes ont été remises aux armées malienne et française au moment de la libération de la ville. C’est dire que les combattants de Gao ont été désarmés depuis le temps de l’Opération Serval. Ils ne peuvent donc plus comprendre qu’on vienne aujourd’hui leur exiger encore des armes.
Si à Kidal, chacun a été laissé se pavaner avec son arme au détriment de la sécurité et la quiétude des populations, ça n’a pas été le cas à Gao, et on y est bien fondé de le faire savoir.
Le processus de DDR est en cours au Mali, conformément aux prescriptions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Des sites ont été construits dans les régions de Kidal et de Gao par la Minusma. Il s’agit de cantonner les combattants, pour ensuite les désarmer et plancher sur leur réintégration ou réinsertion. Mais, alors que l’opération est à ses débuts, il y a déjà du sable dans l’engrenage.
A. Diakité
Source: Autre presse