Le président mauritanien a exhorté, lundi, le Mali à rejoindre la force anti-jihadiste ouest-africaine connue sous le nom de G5 Sahel, qu’il a quitté l’année dernière. « J’espère que ce retrait sera très bref », a déclaré le président Mohamed Ould Cheikh El GHAZOUANI dans un discours prononcé à Nouakchott (Mauritanie)
Lors de l’ouverture de l’Assemblée générale des pays membres de l’Alliance, le président mauritanien et président en exercice du G5-Sahel, Mohamed Ould El Ghazouani, a déclaré que «le défi du terrorisme n’était pas dissociable de la pauvreté, de l’injustice sociale, du mal gouvernance, du changement climatique, de l’absence de perspectives et des tensions sociales.»
Le chef de l’État mauritanien a ajouté que «le G5 Sahel a très rapidement ciblé la mobilisation des partenaires autour de ses programmes de développement, de gouvernance, de résilience et de sécurité.»
À Nouakchott, la ministre allemande de la Coopération économique et du Développement a abondé dans le même sens.
«Nous allons rester dans cette dynamique pour offrir plus de perspectives aux jeunes et investir dans la formation professionnelle » a dit Madame Svenja Schulze.
Les partenaires du G5, au terme de cette assemblée générale, se sont engagés à soutenir les priorités fixées par sa nouvelle stratégie de développement.
Le G5 Sahel, malgré le soutien de ses partenaires, souffre cependant du retrait du Mali. La Mauritanie plaide avec insistance le retour de son voisin dans le groupe.
«Le départ du Mali fait perdre au G5 Sahel une continuité territoriale qui rend difficile les interventions contre l’insécurité et pour le développement. Le Président a réaffirmé encore une fois son souhait de voir le Mali réintégrer », a déclaré Abdessalam Ould Mohamed Saleh, ministre mauritanien des Affaires économiques.
«Je pense que l’approche mauritanienne sur la question du Mali est convenable», a ajouté de son côté Mme Svenja Schulze, dont le pays assure désormais la présidence de l’Alliance Sahel.
Pour rappel, le Mali a annoncé sa décision de retrait du G5 Sahel en mai 2022, fustigeant une « perte d’autonomie » et une « instrumentalisation » au sein de l’ensemble régional.
En 2021, le Tchad était censé céder la présidence du G5 au Mali, mais ne l’a pas fait. Une décision que Bamako a interprétée comme une ingérence française.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source : Info Matin