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RELANCE DE FARAKO : Que risquent les importateurs de thé ?

Pour les villages relevant de la commune de Farako dans la région de Sikasso, la récente visite d’une délégation de Chinois dans la ferme de thé abandonnée est une lueur d’espoir. Dans le contexte d’un élan gouvernemental visant à rouvrir les entreprises d’Etat privatisées sous la pression de la Banque Mondiale et du FMI, on s’attend à la reprise des activités de l’usine de thé. On ne compte plus le nombre de fois où les autorités ont tenté de remettre en service l’usine de thé Farako.  Pour certains, il s’agit d’une mauvaise nouvelle pour les importateurs de thé qui n’ont jamais pris le courage de se tourner vers la production locale.

Ce qui est sûr, les importateurs courent le risque de perdre des parts de marché avec la reprise des activités de thé Farako. En réalité, les Maliens cultivent une certaine nostalgie vis-à-vis du thé Farako qui est tout un symbole pour les consommateurs. Par patriotisme économique, les Maliens pourraient préférer le thé Farako à certains thés importés de la Chine. Il faut le dire, exception faite à quelques thés notamment Thé Achoura, la plupart des thé importés ne donnent pas satisfaction. De l’emballage au grain de thé, on sent facilement la légèreté dans leurs productions.  La différence entre le thé Achoura et certains est vraiment visible.   Installées au Mali dès 1974, l’usine de thé de Farako n’est plus que l’ombre d’elle-même, disons une épave, après plusieurs décennies d’arrêt de la production et de la distribution.

Beaucoup de citoyens déplorent le fait que pendant près de 40 ans, cette usine qui est laissée à l’abandon aujourd’hui, ne puisse plus produire. Dans le passé, elle a produit une grande partie du thé consommé au Mali. Elle fut considérée comme une entreprise de développement, participant à la fois à la production agricole notamment dans la filière thé, mais aussi à l’industrialisation du pays. C’est dans l’optique de rendre autonome le Mali en matière de production théière que le gouvernement d’alors avait opté pour la création de cette usine.

Selon des sources proches de Farako, au moment de sa création, en partenariat avec la République populaire de Chine, le Mali devait aménager plus de quatre cent hectares de thé. Cependant, les deux pays n’ont exploité qu’une centaine d’hectares. Depuis décembre 2011, l’entreprise est donnée en location gérance à des exploitants privés. Ces exploitants préfèrent désormais importer de Chine le thé commercialisé au Mali.  Ainsi l’usine de Farako et les dizaines d’hectares de théiers chèrement acquis par l’Etat du Mali sont laissés à l’abandon.

Le gouvernement de transition qui a pris l’engagement de remettre en service les entreprises d’Etat n’a jamais montré son intérêt pour le thé de Farako. Ni le Premier ministre Choguel Maïga, ni son ministre de l’Industrie ne se rendent sur les lieux. Aujourd’hui cette usine est en situation de faillite totale et un plan de relance avait été envisagé par le personnel restant. Cette tentative d’apporter un souffle nouveau à ce fleuron industriel n’a pas prospéré. Certains estiment que des opérateurs économiques qui ont repris en main l’usine, travaillent en réalité à ce que la production locale du thé ne puisse pas voir le jour.

Source : 223 Infos

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