Dans une lettre adressée au Ministre délégué chargé des réformes politiques, le Président du Rassemblement pour le Mali (RPM), Dr. Bokary Treta a fait part des inquiétudes de son parti suite à une communication faite par ce dernier annonçant la soumission des propositions des partis politiques sur la charte à l’appréciation des forces vives de la Nation.
La consultation des partis politiques et des organisations de la société civile sur la relecture de la Charte des partis politiques a fait la synthèse des propositions ainsi qu’il suit : la réduction du nombre de partis politiques en appliquant des conditions restrictives de création et de financement, prise en compte du statut de l’opposition et de son chef de file dans la Charte des partis politiques, interdiction du nomadisme politique en cours de mandat.
Cependant, dans sa lettre datée du 14 avril 2025, le président du RPM dit avoir noté avec surprise et beaucoup d’inquiétudes, l’annonce du processus de relecture de la Charte des partis politiques. Le communiqué du conseil des ministres du 9 avril 2025 donne certains détails sur les dates et le déroulement desdites concertations.
Si pour le ministre délégué, cette relecture s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de la refondation ; pour le RPM et son président, “l’action 1.1.2. du plan d’actions du Cadre stratégique de la refondation de l’État est une tâche concrète dont votre département est chargé d’exécuter. Organiser de nouvelles concertations sera en contradiction avec les recommandations de l’ANR”.
Le premier responsable des tisserands trouve surprenant voire frustrant qu’au lieu de réunir les partis politiques au sein d’un cadre de concertation MD-RPSPE/Partis Politiques, un instrument privilégié de dialogue, de consultation et de concertation, le ministre envisage de porter les problèmes des partis politiques sur des terrains incertains. Une autre source d’incompréhension du RPM réside dans la non-publication des termes de référence (TDR) relatifs à ces concertations qui risquent dans ces conditions d’aller dans tous les sens.
Ibrahima Ndiaye