Quatre (04) mois après la chute du régime Ibrahim Boubacar Kéita, les autorités de la Transition ont du mal à démarrer réellement leurs activités. À ce jour le Gouvernement est confronté à de véritables problèmes , notamment l’ébullition du front social, l’insécurité grandissante à Bamako et dans les grandes villes sans oublier les relations de méfiance entre la classe politique et l’autorité en place. Et comme si cela ne suffisait pas , le Rapport de la commission d’enquête internationale pour le Mali qui a fuité met les militaires dans une mauvaise posture.
Quatre (04) mois sont écoulés sur les 18 que devra durer la Transition, le résultat atteint jusqu’ici est tout sauf positif selon plusieurs analyses. En effet, les problèmes ont débuté dès la mise en place des principaux organes de la Transition avec la naissance d’un climat entre le M5-RFP et les militaires. Qu’ il s’agisse de la nomination du Président et du vice-président ainsi que la désignation des membres du CNT en passant par la mise en place du Gouvernement ,toutes ces étapes ont connu des enfantements douloureux . Aussi, jusqu’à présent les esprits ne sont toujours pas clairs car le Gouvernement continue d’enregistrer des oppositions dans la mise en œuvre de plusieurs de ses projets. Il est bon de noter ici que si la mission fondamentale des autorités actuelles est d’organiser des élections pour élire un nouveau Président de la République, plusieurs OSC qui interviennent dans le processus dénoncent déjà certaines mesures prises par le Gouvernement. « La Cellule d’appui au Processus Électoral de la Transition créée par le Gouvernement mettrait fin à tout espoir de création d’un Organe technique unique et indépendant de gestion pérenne des élections au Mali’’, ont déclaré les organisations de la société civile qui interviennent dans l’observation des élections. « Nos organisations estiment qu’au vu des récents défis électoraux constatés, relatifs notamment à la tenue des élections par le Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation et la gestion du contentieux électoral par la Cour Constitutionnelle, la mise en place d’une structure unique et indépendante, conformément au protocole de la CEDEAO sur la démocratie et la bonne gouvernance, s’impose en vue d’éviter que les mêmes causes ne produisent les mêmes effets’’.
En ce qui concerne le front social, l’UNTM vient de cumuler 08 jours de grève et elle n’a pas encore trouvé un accord avec le Gouvernement. Dans la même logique, les administrateurs civils et l’Etat sont à « couteau tiré » depuis quelques semaines et tous ces syndicats revendiquent l’amélioration des conditions de vie pour les travailleurs. Sur le plan sécuritaire, des attaques à mains armées sont continuelles devant les institutions financières ainsi que sur les routes. La milice dogon Dan nan ambassagou vient également d’écorcher les autorités militaires sur la question du pays dogon pendant que les Famas se trouvent déjà confrontées aux problèmes liés à l’insécurité à Farabougou.
Mahamane TOURÉ
NOUVEL HORIZON