Accompagné du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, François Hollande ne restera en Centrafrique que quelques heures, vendredi 13 mai. Au programme du président français, un entretien avec son homologue centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, une visite de l’Institut Pasteur et du quartier musulman du Km5 de Bangui, particulièrement marqué par les violences communautaires.
Fin de l’opération Sangaris
Hollande rendra également visite au troupes français de l’opération Sangaris, qui s’achèvera fin 2016. « Il y a actuellement 650 soldats sur place. La phase de désengagement a bien commencé et va se poursuivre », indique-t-on à l’Élysée. À terme, la présence militaire française ne devrait se résumer qu’à une participation au sein de la Minusca (la mission de l’ONU) et de la mission de formation de l’Union européenne, EUTM RCA.
Cette mission d’entraînement et de formation des forces armées centrafricaines (Faca), composée de 170 formateurs, doit être opérationnelle en juillet. « Le nombre de nos militaires engagés dépendra de la participation des pays européens », explique Paris.
« Avec l’élection de Faustin-Archange Touadéra, le rôle de la France s’éloigne du maintien de la paix. Nous souhaitons désormais accompagner la RCA dans sa remise sur pied et sa reconstruction », explique un proche de François Hollande.
Soutien financier
Lors de la visite de Touadéra à Paris le 20 avril, le chef de l’État français lui avait assuré que Paris resterait aux côtés de la Centrafrique malgré la fin de l’opération Sangaris. La France avait également promis que huit millions d’euros seraient débloqués pour aider Bangui à payer les salaires de ses fonctionnaires, selon les informations de Jeune Afrique.
L’Agence française de développement s’était aussi engagée à débloquer un financement à hauteur de 23 millions d’euros pour soutenir plusieurs projets portés par Bangui. À cette fin, une dizaine d’experts français sont déjà présents à Bangui dans différents ministères.
Accusations de viols
La visite de François Hollande intervient alors que l’image de la France en Centrafrique s’est considérablement dégradée. Le bilan de l’opération Sangaris y est jugé insatisfaisant et des militaires français ont été accusés de viols. Près d’un an après les premières révélations, trois plaintes ont été déposées par le ministère de la Défense, mais aucun jugement n’a été rendu.
De nouvelles accusations ont mis en cause, en mars, des éléments de Sangaris. « Les autorités françaises ont été informées qu’une équipe de l’ONU avait reçu des rapports faisant état de soldats français de Sangaris qui auraient forcé des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d’une somme d’argent », a indiqué le 31 mars un responsable de l’ONU à New York.
Selon un rapport de l’ONG AIDS-Free World, trois jeunes filles ont affirmé à un officier des Nations unies qu’en 2014, elles avaient été déshabillées et attachées par un militaire de Sangaris à l’intérieur d’un camp et auraient été forcées d’avoir des relations sexuelles avec un chien. Chacune aurait ensuite reçu de l’argent, selon l’ONG.
Source: Jeune Afrique