Vendredi 13 mai, Moïse Katumbi se rendra à sa troisième audition. L’ancien gouverneur du Katanga, candidat déclaré à la présidentielle depuis le 4 mai, a en effet déjà été auditionné lundi 9 mai et mercredi 11 mai. Il a notamment été interrogé sur ses relations avec l’Américain Darryl Lewis, détenu au secret à Kinshasa par l’Agence nationale de renseignement (ANR).
Celui-ci, après avoir affirmé qu’il n’était qu’un fermier venu prospecter pour d’éventuels projets agricoles dans le sud de la RD Congo, a révélé qu’il était un « consultant en sécurité » dépêché à Lubumbashi pour évaluer le dispositif de la protection privée de l’ex-gouverneur Katumbi. Version confirmée par l’ambassade des États-Unis.
Manœuvres politiciennes ?
Le parquet de Lubumbashi soupçonne en revanche Moïse Katumbi, désormais défendu, entre autres, par l’avocat français Éric Dupond-Moretti, d’avoir recruté des mercenaires étrangers, dont l’Américain. Alexis Thambwe Mwamba, le garde des Sceaux congolais, soutient qu’« il existe un réseau avec une société basée en Virginie aux États-Unis qui assure le recrutement de mercenaires spécialisés dans la formation, le maniement des armes, comme agent de sécurité, ou garde du corps ».
Des accusations que l’intéressé rejette en bloc, dénonçant des manœuvres politiciennes. Selon lui, l’Américain détenu par les autorités était en effet chargé d’ « organiser » sa sécurité pour pallier le retrait de la protection policière dont il bénéficiait quand il était gouverneur de la province du Katanga. Une analyse partagée par Human Rights Watch (HRW), qui dénonçait lundi 9 mai des « manœuvres d’intimidation à l’encontre d’un candidat à la présidence ».
Foule de partisans
Vendredi 13 mai, l’audition de Moïse Katumbi devrait une nouvelle fois donner lieu à un rassemblement de ses partisans, fortement encadré par les forces de l’ordre. Ses deux dernières auditions ont en effet provoqué un rassemblement de supporteurs impressionnant, plusieurs centaines de personnes se pressant autour du tribunal.
Mercredi 11 mai, Moïse Katumbi, tout de blanc vêtu et un drapeau de la RD Congo autour du cou, était notamment arrivé accompagné de sa famille, de ses avocats, des stars du club TP Mazembe dont il est le président et de ses alliés politiques, au milieu d’une foule de partisans.
Source: Jeune Afrique