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France-Autriche : grâce au duo Mbappé-Giroud, les Bleus sortent un peu du marasme

Dans un contexte particulier et après quatre matchs sans victoire, l’équipe de France s’est imposée 2-0 en Ligue des nations.

 

Au moment où le football français envahit la rubrique faits divers, les Bleus ont eu la bonne idée de gagner un match de football, ce jeudi à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) contre l’Autriche (2-0), lors de la 5e journée (sur six) de la Ligue des nations. Oui, cette compétition, dernière création de l’UEFA, lancée en 2018, sent encore un peu le neuf, mais le vainqueur sait lui trouver du charme. C’était le cas, en octobre 2021, d’une équipe de France triomphante à Milan mais déjà hors course pour se succéder à elle-même depuis sa mauvaise série de juin (deux nuls, deux défaites).

« Il n’y a rien de mieux que la victoire », a lâché un Didier Deschamps, concis et un peu soulagé à la fin de la rencontre. Pas encore de quoi hisser les drapeaux aux fenêtres ou de klaxonner sur les Champs-Elysées. Dans l’esprit du sélectionneur, cette session automnale contre l’Autriche puis le Danemark, dimanche à Copenhague, devait être une répétition générale avant de s’envoler pour le Qatar et la Coupe du monde (du 20 novembre au 18 décembre).

Mais n’importe quel metteur en scène vous le dira, il n’est pas facile de répéter une pièce avec douze acteurs absents, dont plusieurs têtes d’affiche (Karim Benzema, Hugo Lloris, Paul Pogba, N’Golo Kanté, Presnel Kimpembe ou encore les frères Hernandez). Heureusement, Kylian Mbappé n’avait pas de mot du médecin pour être excusé. Et quand il n’est pas occupé à redéfinir les contours juridiques du droit à l’image en sélection et à trier parmi les partenaires de la Fédération française de football ceux qui sont compatibles avec ses valeurs et son image, le Parisien se charge de changer le cours d’un match.

A sa façon et en un éclair, à la 56minute. Une passe d’Olivier Giroud, une accélération entre quatre Autrichiens transformés en piquets, comme dans leur cher slalom de ski alpin de Schladming, et une frappe imparable (1-0) pour terminer le travail. Joie et soulagement. Avant cette fulgurance, les Bleus ont ressemblé à une équipe… qui n’en était pas tout à fait une. Logique, quand la moitié de vos titulaires font défaut et qu’il faut tenir la main à deux petits nouveaux, les Monégasques Benoît Badiashile et Youssouf Fofana, plutôt à l’aise d’ailleurs.

« Si Mbappé avait joué avec nous… »

De nouveau positionnés en 3-5-2 par leur sélectionneur, les Français ont alterné bonnes intentions, imprécisions et occasions gâchées contre des Autrichiens pas décidés à trop mettre le nez hors de leur moitié de terrain. Les champions du monde ont par ailleurs continué à abuser de leur « forfait blessures ». Aux douze initiales avant le match se sont ajoutées, en première mi-temps, celles du défenseur Jules Koundé (ischio-jambiers) et du gardien Mike Maignan (mollet).

A la reprise, les Autrichiens ont eu l’amabilité d’enfin se découvrir d’un fil et d’offrir des espaces à une équipe de France plus à l’aise lorsque le terrain ressemble à une autoroute à quatre voies. Après tout, on ne se refait pas. Surtout avec un atout comme Kylian Mbappé dans sa manche. Il faut écouter et traduire de l’allemand les propos de Ralf Rangnick : « Si Mbappé avait joué avec nous ce soir, le match n’aurait peut-être pas été le même. Mais malheureusement, nous n’avons pas de Kylian Mbappé. »

Le sélectionneur allemand de l’Autriche ne fait pas qu’enfoncer une porte ouverte dans l’auditorium du Stade de France, il traduit l’impuissance et l’inquiétude des adversaires (« [quand il est] dans un bon jour, c’est presque impossible de défendre contre lui », confesse même le capitaine autrichien David Alaba) face à la menace représentée par l’attaquant des Bleus.

Si on lui associe un probable futur Ballon d’or (Karim Benzema), on tient quelques arguments pour débattre, et même contrer les déclinistes du moment, persuadés d’une chute rapide et inévitable de la maison bleue au Qatar. Une victoire n’efface pas tout, mais elle aide à voir le verre à moitié plein.

Factuellement, elle met fin à une série de quatre matchs sans victoire, éloigne un peu le spectre d’une possible relégation en Ligue B des nations (à confirmer contre le Danemark dimanche), qui ne serait au fond qu’une péripétie sportive dans le contexte actuel (affaire Pogba, inspection sur demande ministérielle à la fédération, agression de Keira Hamraoui). Didier Deschamps l’avouait la semaine dernière, il a déjà « connu climat plus apaisé ».

Giroud à deux buts du record d’Henry

Ce jeudi, le sélectionneur n’a parlé que football, ce qu’il « préfère ». Sauf peut-être quand il s’agit d’évoquer le cas d’Olivier Giroud. Dans la semaine, l’attaquant de 35 ans a juré, dans un entretien à M6, être prêt à « cirer le banc » des stades qataris, heureux de servir la France comme simple remplaçant. Mais quand il est titulaire, toujours en l’absence de Benzema désormais, le joueur de l’AC Milan marque. Dans un style qui lui est propre. Une reprise de la tête toute en puissance et détermination sur un centre d’Antoine Griezmann (65e). A 35 ans et 357 jours, le Savoyard (49 buts avec les Bleus), désormais buteur le plus âgé de l’histoire de l’équipe de France, n’est plus qu’à deux unités du record de Thierry Henry.

De quoi relancer le débat sur sa présence dans la liste pour le Mondial. A ce sujet, le seul décideur a décidé de ne trop rien dire. « Il faut qu’il continue à être performant. Mais n’interprétez pas ce que je dis, prévient Deschamps. Est-ce que j’ai dit qu’il y serait ou pas ? Non. Mais il fait tout pour y être. » Et si c’est le cas, Giroud aura l’occasion d’évoquer avec Kylian Mbappé – avec lequel il a affiché une belle complicité dans le jeu mais aussi dans la célébration de leur but ce jeudi – la question de la convention régissant le droit à l’image collectif des Bleus.

Comme très souvent, le Bondynois ne s’est pas défilé pour s’expliquer à ce sujet face aux journalistes. « Ce n’est pas moi, c’est toute l’équipe qui voulait ça, a-t-il assuré… Moi, ça ne me dérange pas de me mettre sur le devant de la scène, quitte à me faire critiquer si c’est bénéfique pour mes coéquipiers. » Une sortie maîtrisée, étudiée, adaptée à la realpolitik du vestiaire. Mercredi, Mbappé a reçu un soutien de poids, celui de Raphaël Varane. C’est une « demande simple, logique et légitime », a appuyé le vice-capitaine. A 23 ans, Kylian Mbappé va aussi vite sur le terrain que pour endosser des responsabilités en dehors, au PSG comme en équipe de France. Vertigineux.

Source: Le Monde

 

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