Notre pays a abrité du 13 au 15 décembre, le Forum ‘’Genre et Développement’’ Afrique-France axé sur ‘’l’entrepreneuriat féminin dans le domaine de l’agro-business, clé de l’émergence de l’Afrique’’. Malgré la pertinence de l’événement et les grandes personnalités : maliennes, Africaines et Françaises qui étaient présentes, les véritables actrices, ces femmes paysannes qui travaillent la terre, dans les villages et hameaux du pays ont brillé par leur absence.
Quelles qu’en soient les recommandations pertinentes auxquelles aboutiront les participantes au Forum genre et développement axé sur l’entrepreneuriat féminin dans le domaine de l’agrobusiness, elles resteront nostalgiques de l’expérience de nos femmes rurales, celles-là mêmes qui ont la main dans la patte ont manqué à l’appel.
Loin de nous, une quelconque intention de minimiser la valeur intellectuelle et morale des leaders de nos organisations féminines qui ont conduit l’essentiel des travaux, nous pensons que ces braves femmes des « champs », qui exploitent des espaces importantes de terres, qui disposent des unités de transformation, avaient leurs mots à dire à ce rendez-vous. Il s’agit en tout cas, d’expérience de plus en vue d’enrichir le document.
Si les femmes avaient été mobilisées en grand nombre des quartiers de Bamako et les environs, pour les besoins de la cérémonie d’ouverture, il ressort de plusieurs témoignages que les vraies actrices qui devraient venir du monde rural ont été ignorées ou réduites à une représentation à la portion congrue. Pourtant, comme dirait l’autre, chacun a sa place dans la construction de l’édifice nationale. En fait, les témoignages des femmes rurales lors de ces genres de fora sont plus vivaces reflétant mieux les réalités d’un autre niveau de la chaine de valeur, promotion du genre.
Mais hélas, la grande partie des participantes étaient des femmes issues d’entreprises, de partis politiques, d’associations, d’ONG qui ont moins d’attache avec le terrain.
Le drame aussi, c’est que ces leaders, en grande partie, n’ont rien à voir avec l’agro-bussiness.
Au moment où se déroulait ce forum, des véritables paysannes travaillaient sur leur exploitation, dans des conditions souvent difficiles au regard du manque des matériels appropriés, tout en ignorant que leur sort était en train d’être décidé dans des salons climatisés de la capitale.
De toute évidence, ce rendez-vous autour de l’entrepreneuriat féminin se justifie d’autant quand on sait les femmes constituent 70 % de la force agricole et génèrent jusqu’à 60 à 80 % de la production des denrées alimentaires du continent, selon des statistiques officielles. Malgré tout, elles n’en tirent qu’un profit limité du dur labeur qu’elles fournissent tous les ans.
PAR MODIBO KONE
Source: info-matin