Dans notre parution n°1663 du 23 février 2015, nous avons signalé ” un vent d’adhésion tumultueuse qui souffle, dangereusement, sur la sous-section RPM d’Hombori. Aujourd’hui, nos prévisions s’avèrent fondées avec la suspension du Secrétaire général de la sous-section dont les membres du bureau menacent tous de quitter le parti si justice n’est pas faite. Car pour eux, cette suspension au profit ” d’individus sans avenir politique ” provenant du parti FARE est ” injuste et antidémocratique “, de surcroît mérite que soit prise une sanction exemplaire à l’encontre du Secrétaire général de la section de Douentza. Suivez plutôt notre enquête !
Tout est parti de l’ambition manifestée par des hommes politiques provenant du FARE sans lettre de démission pour adhérer au RPM. Ce, avec des conditions supposées insupportables par les tisserands de Hombori. Nous étions à quelques encablures du congrès du parti. La manœuvre a pris du plomb dans les ailes, ou disons que le report des communales dans un premier temps a prolongé le délai de grâce, car à présent ces conditions posent problèmes, notamment l’octroi aux nouveaux venus des dix premières places de la liste RPM aux communales.
Alertés sur le réchauffement politique en cours à Hombori, nous avons mis nos pieds à l’étrier. Malheureusement nous avons trouvé que le Secrétaire général de la sous-section est en déplacement à Bamako pour, certainement, des entrevues avec le sommet du parti. Qu’à cela ne tienne, nous ne manquons pas de preuves avérées, provenant d’autres sources fiables, pour vous proposer des informations contradictoires issues des parties en conflit, notamment la section qui suspend et la sous-section qui dénonce la suspension. Sans oublier les propos de celui qui est proposé à la nomination à la place du Secrétaire général de la sous-section. Excusez du peu, car comme à l’administration, il paraitrait qu’on nomme qui on veut au RPM au détriment des textes de tout parti politique dont la règle est que l’adjoint assure automatiquement l’intérim en temps de suspension ou d’absence du titulaire. Malheureusement pour le prince du jour en sa
qualité de Secrétaire général de la section, le proposé à la nomination, Secrétaire général des Jeunes, Ali Bouréïma MAIGA, a catégoriquement rejeté l’offre, au motif qu’il est incompétent et qu’il respecte plutôt les textes du parti. Nous vous proposons ce sombre scénario politique en cours entre Hombori et Douentza, sur la suspension et la nomination de la part du Secrétaire général de la section, de même que les protestations du suspendu et de sa sous-section, y comprise la réaction du proposé à la nomination au poste de Secrétaire général de la sous-section, le brave et honnête Ali Bouréïma MAIGA.
Lettre de suspension
Cette lettre du secrétaire général de la section RPM de Douentza Souleymane ONGOIBA au Secrétaire général de la sous-section Commune d’Hombori, est ainsi libellée :
” Nous, Souleymane ONGOIBA, Secrétaire général de la section RPM de Douentza, agissant au nom de cette instance, sommes au regret d’avoir fait le constat d’un certain nombre d’actes posés par vos soins et qui sont de nature à compromettre l’image du parti. Entre autres actes de cette nature nous avons :
* En fait en 2014, suite à votre accusation calomnieuse du Maire d’Hombori, et votre incitation à la violence qui aboutit au sabotage de magasin et à la séquestration du Maire, 6 jeunes militants RPM ont été mis sous mandat de dépôt et incarcérés, le verdict a été leur condamnation de 12 mois avec sursis malgré les grands efforts fournis par le BPN.
* Vous avez enchainé par la demande de mutation d’un simple agent d’agriculture après l’avoir accusé de soutiens de son parti dans l’exercice de ses fonctions, cela a vu l’implication du Gouverneur de région, qui a annulé l’acte, car l’agent est un maire adjoint dont la résidence hors commune est interdite par le code des collectivités en son chapitre II article 49.
* Quand il s’est agit de recevoir de nouveaux militants en provenance du FARE, pour une question de remembrement dont la section s’est impliquée pour la façon de faire conforme aux textes du parti, vous avez agit de manière à empêcher leur adhésion. De celui dont je parle, Aba Gouro, est l’homme qui a battu à la surprise générale de tout le monde, tous les partis politiques existants à Hombori lors du 1er tour des élections présidentielles de 2013.
Quant à vos autres actes indigestes à la marche du parti, la section note votre comportement d’insubordination à son égard, votre orgueil ostentatoire d’intimidation à l’endroit des fonctionnaires et des électeurs de votre commune, vous targuant de représenter le parti au pouvoir, ce qui vous a valu une antipathie générale au sein de la population.
Pour preuve, la section par ma voix a initié une consultation en vue de trouver des partis alliés pour les communale 2015 à Hombori, absolument aucun parti y animant de l’échiquier politique n’a accepté une alliance avec un RPM dirigé par vos soins. Après constat de la violation par vous des principes démocratiques édictés dans les statuts du parti en ses articles 80 et 81, et le respect par la section, du mode hiérarchique des sanctions prévues dans le règlement intérieur du parti en son article 41, la section décide de vous suspendre de vos fonctions de Secrétaire général de la
sous-section RPM d’Hombori à partir de ce jour 28 août 2015 “.
Aussitôt, la lettre de nomination dénommée lettre de confiance par l’expéditeur Secrétaire général de la section RPM de Douentza, à Ali Bouréïma Maïga, membre de la sous-section RPM d’Hombori, précise :
” Nous, Souleymane ONGOIBA, Secrétaire général de la section RPM de Douentza, agissant au nom de cette instance, avons l’honneur de vous confier les reines de la sous-section RPM d’Hombori pour un temps que la section déterminera et vous informera et cela suite à la suspension du Secrétaire général pour fautes diverses à partir de ce jour 28 août 2015 “.
La sous-section conteste, le nommé rejette
Sans attendre midi à quatorze heures, le 1er septembre 2015, la sous-section de Hombori s’est réunie en session extraordinaire afin d’examiner les motifs réglementaire et statutaire de la suspension qu’elle qualifie d’ injuste du Secrétaire général en la personne du camarade Sékou Ousmane MAIGA, père fondateur de la sous-section RPM de Hombori. En l’absence du Secrétaire général, la présidence et le Secrétariat étaient assurés respectivement par le Président d’honneur de la sous-section et le Secrétaire administratif. Après lecture des correspondances envoyées par le Secrétaire général de la section de Douentza au camarade Secrétaire général des jeunes de Hombori, la parole fut donnée à l’assemblée. Un tour de table a permis d’examiner le contenu des correspondances point par point.
Pour sa part, le président de séance a déclaré : ” Je suis réellement surpris de cette suspension. En ma connaissance, le Secrétaire général n’a jamais eu de problème avec les militants à la base et non plus avec la section. Ce qui est sûr, c’est que nous sommes en politique et que toute manœuvre est possible pour déstabiliser notre organisation. Et surtout, ce qui peut être grave, c’est quand les coups bas viennent de l’intérieur. Je parle de la section de Douentza. Au fait, je comprends qu’elle est à la solde des mains invisibles “.
Prenant la parole, le Secrétaire général adjoint affirme : ” Les gens de Douentza, ils sont qui ? Pour prétendre choisir des alliés pour nous. Ce qu’ils ne savent pas, même analphabètes nous connaissons mieux la politique qu’eux. Avant les indépendances, aucun individu de Douentza ne peut parler devant quelqu’un d’Hombori. Secrétaire administratif, comme c’est toi qui sait écrire, écris, dis aux gens de Bamako, c’est-à-dire aux grands chefs que notre Secrétaire général a été élu par nous et que c n’est pas quelqu’un d’ailleurs qui va nous dicter ce qu’on doit faire. Çà c’est une insulte à notre endroit et que des excuses doivent être présentées à tous les militants d’Hombori et très rapidement “.
Quand au Secrétaire général des jeunes, il déclare sans ambages : ” Dans cette affaire, je ne suis qu’un innocent, voire une victime. Tout le monde sait que le poste à moi attribué, je ne pourrai jamais l’assumer vu l’ampleur du travail. Mieux en politique, le Secrétaire général est élu par l’Assemblée des délégués des comités. Il ne peut jamais être nommé comme dans l’administration ou autre. J’ai même appelé le Secrétaire général de la section pour lui notifier mon mécontentement et mon incompétence à diriger la sous section puisque les statuts et règlement ont tout prévu et rien ne peut être inventé. En plus, j’ai appelé mon Secrétaire général pour lui réitérer ma confiance. Pour moi, ces correspondances n’engagent que leur auteur “.
Ensuite le Secrétaire administratif martèle : ” Ces gens de Douentza, ils se prennent pour qui ? Je ne suis pas d’accord qu’on vienne décider pour nous. Nous ne sommes pas des animaux que des bandits peuvent prétendre vendre aux plus offrants. Ils ont pris de l’ragent avec le FARE. Je leur demande de restituer dès à présent l’argent perçu, ou bien de vendre leur sous-section malade à FARE. Vous voyez cette histoire commence à m’énerver. Demain, on fait une délégation et on va leur cracher la vérité à la figure. Quelle est cette histoire ? Mais, ils se prennent pour qui ? ”
Enfin le Président de séance rappelle : ” Dans tout les cas, ce sont des camarades, pas d’insulte. Faisons en sorte que des bonnes décisions soient prises sans énervement, sinon l’ennemi aura sans doute ce qu’il voulait. Pour ce faire, analysons avec lucidité et avec notre petite connaissance les documents du Parti disponibles sous nos yeux et décidons quelque chose avec la rigueur démocratique “.
Après analyse des documents mis à la disposition des participants (lettre de suspension, lettre de confiance, les statuts et le règlement intérieur du Parti RPM, les PV de mise en place de la sous-section d’Hombori) et suite aux débats et discussions houleuses, la réunion extraordinaire fustige avec force le comportement injuste et antidémocratique, l’irresponsabilité et le manque de discernement du camarade Secrétaire général de la section de Douentza ; la non maîtrise des fondamentaux du Parti par le premier responsable de tout un cercle ; le manque d’amour et d’abnégation pour le Parti RPM qu’a fait preuve le Secrétaire général.
Aussi, la réunion demande réparation pour le camarade Secrétaire général de la sous-section d’Hombori par la levée immédiate et sans délai de sa suspension ; justice pour la sous-section, le préjudice causé ayant occasionné des perturbations dans la préparation et l’organisation des échéances électorales à venir ; une sanction exemplaire à l’encontre du camarade Secrétaire général de la section RPM de Douentza et de ses complices.
Ensuite la réunion renouvelle son attachement aux idéaux du Parti RPM, son engagement à remporter les élections communales à venir.
La réunion décide enfin une démission collective des membres de la sous-section dans un bref délai si rien n’est fait pour remettre le camarade Secrétaire général de la sous-section dans ses droits et l’arrêt de toutes les tentatives de vouloir imposer des individus sans lendemain politique à la sous-section.
Le Secrétaire Général de la sous-section proteste
Dans sa lettre en date du 30 août 2015 adressée au Secrétaire général du BPN, le Secrétaire Général de la sous-section Sékou Ousmane MAIGA déclare :
” Nous avons le regret de vous informer, par la présente, de notre grande amertume face à la suspension injuste dont nous avons été l’objet par le camarade de la section RPM de Douentza.
Notre amertume est d’autant plus grande puisque la présente suspension est tombée à quelques jours des échéances électorales tant attendues par tous les partis politiques du pays. En effet, dans la correspondance notifiant notre suspension ; un certain nombre de faits nous a été reproché, sur lesquels faits, nous comptons apporter quelques éclaircis.
En ce qui concerne les jeunes, à l’époque des incidents, ils étaient militants FARE ; ensuite par nos soins et avec l’appui du BPN-RPM à travers quelques responsables engagés, nous avons pu obtenir leur libération. L’acte ainsi posé par le parti a motivé leur adhésion au RPM. Enfin, quand au maire de Hombori, que nous sachions, il n’est pas et n’a jamais été militant du RPM, ni maire RPM, pour ce faire une quelconque prise de position en sa faveur est de nature certes à nous démoraliser et de nous détourner de nos objectifs, même si cela était vraisemblable. Au contraire la
section RPM en pareille circonstance devrait avoir un autre comportement. Par rapport aux nouveaux militants en provenance du FARE, contrairement à ce qui a été dit dans la correspondance sans numéro en date du 28/8/2015, ils ont été accueillis et une conférence de sous-section fut convoquée pour la circonstance. Cependant, la surprise de la sous-section a été grande de constater que deux conditions immuables s’imposaient à elle :
1. Les nouveaux arrivants demandent 29 postes dans le bureau de la sous-section.
2. Ils exigent d’avoir 10 premières places sur la future liste communale. Voilà toute notre opposition puisque leur intention première est de nous phagocyter au profit des idéaux du FARE.
Par rapport aux alliances, nul ne peut prétendre connaitre mieux la commune d’Hombori plus que nous les acteurs politiques locaux. Vouloir trouver des alliés pour nous, relève de manœuvre machiavélique qui ne passera jamais d’autant plus que l’alliance RPM-YELEMA a été déjà scellée.
Camarade secrétaire général, nous promettons à tout le parti de remporter les futures échéances électorales haut les mains. Nous mettons au défi quiconque pouvant monter une autre combinaison plus forte que celle nouée par notre ouverture d’esprit et notre connaissance du milieu. Celui ou celle qui doute peut à l’instant se rendre à Hombori, afin de mener ses enquêtes et approfondir ses analyses.
Par rapport aux autres aspects de la correspondance qui font atteinte à notre personnalité, nous pardonnons au camarade de la section RPM-Douentza. Cependant, que tout le monde le sache une fois pour toute que quiconque se met contre les intérêts politiques du RPM en général et du RPM HOMBORI en particulier, nous trouvera inéluctablement sur son chemin INCHALLAH
Camarade Secrétaire général, après cette mise au point relative au contenu de la présumée lettre de suspension à nous adressée, nous nous insurgeons de façon véhémente contre la procédure fallacieuse adoptée par la section de Douentza en violation flagrante des fondements de notre parti.
Premièrement, nous avons été suspendu sans outre mesure. Nous n’avons jamais été victime d’aucune sanction disciplinaire venant d’aucune instance du parti (pas d’avertissement, pas de blâme ou autre). Maintenant si aimer son parti et le bonheur de sa commune sont des fautes graves en politique, donc nous avons fauté et continuerons de fauter.
Deuxièmement, en violation toujours des textes en absence du Secrétaire général suspendu, le secrétaire général de la section sans outre mesure se donne le kilo de confier les reines de la section d’Hombori à un membre de son choix en la personne du Secrétaire général des jeunes RPM de d’Hombori. Cela en présence du Secrétaire général adjoint et tous les autres membres du bureau de la sous-section (lettre sans numéro en date du 28 /08/2015, objet : lettre de confiance). Nous pensions que à l’ère actuelle chaque militant et chaque militante doit savoir définitivement que le parti RPM n’est et ne saura être le TF (titre foncier) de personne et qu’il n’est là que pour le bonheur de tous les Maliens.
Avant de terminer nos propos qui tiennent de la logique et de la morale, nous vous demandons que justice soit faite rapidement pour permettre à la commune d’Hombori et sa sous-section de s’atteler à l’essentiel car nul ne pourra nous distraire en nous détourant de nos objectifs et de la victoire finale “.
De ce qui précède, nous espérons que vous pourriez faire votre propre religion sur l’enjeu en cours à Hombori. Pour notre part, nous nous demandons pourquoi le Secrétaire général de la Section a attendu ce jour pour prendre cette décision qui fait allusion à des faits antérieurs restés impunis s’ils s’avèrent justes et justifiés. Aucune des sanctions minimales avant la suspension.
Et pourquoi cette maladresse dans la prise de décision, notamment une nomination imposée à la sous-section qui est compétente à mettre qui de droit à la place du suspendu. Le Secrétaire général de la section a-t-il reçu des plaintes de quelque membre de la sous-section pour frapper leur Secrétaire général ? Les actes posés, les vrais, notamment ceux à l’encontre des nouveaux adhérents, sont-ils imputables au seul Secrétaire général de la sous-section, faute de quoi la décision passera difficilement ? A qui le tour de la suspension ?
En tout état de cause, nous rapprochons petit à petit du grand manipulateur qui est derrière cette affaire, si le RPM n’en sait rien. Cet homme, durant l’ère Att, était un grand cadre de l’Etat. L’on ne sait pas ce qui lui arrive aujourd’hui d’agir de la sorte. Politique alimentaire, quand tu nous tiens ! Nous y reviendrons In Challah !
Mamadou DABO
Source: Zénith Balé