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Financement de la force conjointe G5 Sahel: la belle moisson de la conférence de Bruxelles

414 millions d’euros (soit près de 270 milliards FCFA), contre 300 millions (195 milliards FCFA) initialement demandés : c’est le montant promis, par les donateurs, réunis vendredi dernier à Bruxelles, au chevet de la force conjointe africaine G5 Sahel.

Au fait, c’était lors d’une conférence internationale sur le financement de cette force. L’Union européenne qui avait déjà annoncé une aide de 50 millions d’euros (32,5 milliards de FCFA) a décidé de doubler la mise. Cependant, l’ambition militaire et purement sécuritaire est de plus en plus jugée insuffisante pour venir à bout du péril terroriste dans la région du Sahel.

C’est au total une quarantaine de pays qui participent à la Conférence de Bruxelles qui se tient en présence des 5 chefs d’Etat des pays membres du G5 Sahel. La majorité sont des pays européens auxquels sont venus s’ajouter les pays qui ont répondu présents à la sollicitation française notamment l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis ou les USA ainsi que des nouveaux partenaires comme le Maroc, la Turquie, le Japon, l’Afrique du Sud et même la Chine qui ont envoyés leurs représentants.
Aux côtés des président Issoufou du Niger, IBK du Mali, Roch Kaboré du Burkina, Ould Aziz de la Mauritanie et Déby du Tchad, on a enregistré la participation du Président français, Emmanuel Macron, de la Chancelière allemande Angela Merkel ainsi que des principaux dirigeants de l’Union européenne, de la commission de l’UA et des délégations de haut niveau représentants les pays et institutions partenaires.
Au cours de cette rencontre décisive dans la capitale européenne, les 5 chefs d’Etat membres du G5 Sahel comptaient mobiliser auprès de leurs partenaires plus de 300 millions d’euros afin de financer des projets de développement dans la sous-région en plus des fonds déjà mobilisé pour la force militaire conjointe.
Une stratégie payante puisque plus de 400 millions d’euros de promesses ont été déjà annoncés lors de la Conférence.
Avec ces dons, les pays membres du G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie) espèrent rendre complètement opérationnelle leur force commune qui devrait compter 5 000 soldats à la fin du premier semestre 2018. La conférence des donateurs permettait ainsi de boucler le budget du G5 Sahel.
Pour Federica Mogherini, cheftaine de la diplomatie européenne «l’objectif est d’avoir la force opérationnelle en mars (2018, ndlr). Et le grand défi était de mobiliser cet argent maintenant. Et là, on est arrivé à mobiliser l’argent qu’il faut». Pour la chef de la diplomatie européenne, ce soutien est déjà « impressionnant» et dépasse même les attentes de l’Union européenne (UE) qui a porté à 100 millions d’euros son financement au profit de cette force militaire commune constituée par les cinq pays du Sahel.
L’UE a déjà fourni un montant initial de 50 millions d’euros pour la création de la force conjointe G5 Sahel qui vise à améliorer la sécurité dans la région et à lutter contre les groupes terroristes. Les autres Etats membres de l’UE ont promis 76 millions d’euros de contribution.
« Le soutien mobilisé est impressionnant. Le chiffre de 414 millions d’euros va au-delà de nos attentes initiales », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Niger, président en exercice du G5 Sahel, Mahamadou Issoufou, le président de la Commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki Mahamat et le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
En réaction, à la multiplication des attaques notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso, les Etats du Sahel ont redoublé de pression sur les groupes terroristes en décidant d’activer au plus vite la force conjointe.
Mais le G5 Sahel ne mise plus sur la réponse militaire pour mobiliser les financements nécessaires au déploiement de sa force conjointe afin de faire face à l’amplification des risques sécuritaires qui affectent la sous-région.
Après avoir peiné, pendant plus de deux années, à mobiliser les fonds pour l’opérationnalisation effective de la force conjointe (FC G5 sahel), la priorité est désormais accordée à une approche qui privilégie des projets de développement.
Cela apparaît désormais clair dans les discours des dirigeants et ceux des partenaires européens du G5 Sahel.
Angela Merkel, la Chancelière allemande a ainsi déclaré lors d’une conférence de presse après la conférence des donateurs de Bruxelles que son pays était déjà dans «la logique de combattre l’immigration irrégulière et cela implique évidemment des considérations sécuritaires mais cela requiert aussi des perspectives de développement dans la région.»
À Bruxelles, en dehors de l’offre de l’Union européenne dans laquelle ils sont engagés, certains pays européens ont annoncé une aide bilatérale au G5 Sahel.
La France va donner 1,2 milliard d’euros, l’Allemagne offre un peu plus.
«L’Allemagne s’est réorientée sur la coopération au développement et va investir 1,7 milliards d’euros dans des projets de développement des pays du G5 Sahel jusqu’en 2020» a déclaré Angela Merkel.
Car, l’option militaire à elle seule ne peut pas éradiquer définitivement le terrorisme.
Le Président nigérien, président en exercice du G5 Sahel, a appelé à un «financement pérenne» à la force conjointe, soulignant que son pays consacre déjà 15% de ses ressources budgétaires à la sécurité.
« Les financements annoncés aujourd’hui ne couvrent, malheureusement, que la première année. Or, nous ne savons pas combien de temps notre combat va durer », a-t-il fait remarquer. Mahamadou Issoufou a précisé, à ce titre, que les besoins de la force G5 Sahel s’élèvent à 480 millions d’euros (soit environ 312 milliards FCFA) pour la première année et à 75 millions d’euros soit environ 48,750 milliards FCFA (annuellement par la suite.
Il a appelé, dans ce contexte, les partenaires de la force conjointe G5 Sahel, à soutenir au Conseil de sécurité de l’ONU, l’initiative des pays du Groupe visant à «placer la force sous les dispositions du chapitre 7 de la Charte des Nations unies» qui précise les actions à mener «en cas de menace contre la paix, de rupture de la paix et d’acte d’agression ».
Le président en exercice du G5 Sahel a jugé, en outre, « primordial » d’«éteindre le chaudron libyen», estimant que «le chaos qui y règne actuellement est responsable de la détérioration de la situation dans le Sahel».
Le président du Niger a estimé, par ailleurs, que la communauté internationale ne peut rester « indifférente » à la situation au Sahel et « doit apporter» son aide aux pays de la région qui n’ont participé aucunement à la décision prise à l’ONU sur la Libye et qui a provoqué de graves problèmes sécuritaires dans la région.
Le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a souligné, quant à lui, la nécessité d’éviter que le Sahel devienne un sanctuaire pour les terroristes », affirmant que «la menace est réelle » pour l’Europe.
Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix a réitéré le «soutien à 100%» de l’ONU à cette force conjointe, insistant sur l’importance que la force obtienne des résultats rapidement.

Par Mohamed D. DIAWARA

Info-matin

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