C’était au cours d’un point de presse tenu, le 28 septembre 2021, à la Maison des Jeunes, qui a mobilisé les responsables du collectif des cinq filiales de production de coton. Etaient présents entre autres Yacouba Traoré de Koutila, Madou Sanogo de Sikasso, Nfamoussa Bagayoko et Adbou Coulibaly de Fana ainsi que Nfafing Keita et Gagni Dembélé de Kita. La filiale de l’OHVN était représentée par Yah Diarra et Mamadou Keita. Au menu, la révocation de l’administrateur provisoire précédemment désigné à la tête de la C-SCPC en application des recommandations des assises sur le coton ainsi que du contenu de la lettre que le collectif des producteurs de coton a adressée au PM, le 18 septembre dernier.
Un ultimatum de 15 jours au gouvernement de Choguel
Le collectif a également, à coups de démontrassions sur l’incapacité de Bakary Koné de présider la C-SCPC en étant entrepreneur, donné 15 jours au gouvernement pour trouver une solution définitive à la crise à travers la prise en compte intégrale des recommandations et conclusions des assises sur le coton – dont la plus attendue demeure la nomination d’un administrateur provisoire à la tête de leur instance suprême.
Sur pied de guerre selon toute évidence, ils prennent le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga pour responsable de tout ce qui adviendrait dans le monde des cotonculteurs, pour n’avoir pas tenu ses promesses prises lors de son passage à Koutiala. Selon eux, le PM s’était engagé à trouver une solution idoine dans la semaine suivant sa visite en appliquant aux pies de lettre les recommandations des dernières assises. Au lieu de quoi, il a fallu plus d’un mois pour voir un seul point de réalisation qui a été malheureusement annulé à l’état embryonnaire. «Sans l’application des recommandations des assises, pas de vente de coton à la CMDT», ont ainsi prévenu les cotonculteurs en menaçant également de boycotter tout appel d’offres d’intrants engagé par Bakary Koné, Bakary Togola et Bouya Sylla. Et Nfamoussa Bagayoko de marteler au passage que la culture du coton n’est pas une obligation et que l’Etat ne peut contraindre personne à cultiver le coton dans son champ. Et de mettre en garde sur la plausibilité d’un abandon définitif de la filière coton dont la production crée des économies peu profitables aux paysans. Le gouvernement, selon Yacouba Traoré, dispose de 15 jours trouver une solution définitive à ce problème, sans quoi le collectif se réservera l’endroit de passer par d’autres moyens d’action.
Un entrepreneur qui ne peut être Président de la C-SCPC…
Au terme de l’article 18, le CA est composé de 12 membres. Et pour être membre du CA, il faut, au-delà d’être un cotonculteur, que la majorité de tes revenus proviennent de la culture du coton. Or, selon le collectif, Bakary Koné est entrepreneur. C’est en tout état de cause, ce que prouve sa carte d’identité délivrée par le commissaire adjoint du commissariat de police de Koutiala, le 24 octobre 2016. Le sieur Koné aurait à ce titre exécuté des marchés de construction de logements sociaux à Yorosso, Koutiala et Sikasso, précise le collectif avant de dénoncer la violation des statuts et règlement de la confédération. En définitive, à défaut d’avoir violé les textes de l’Ohada, l’élection de Bakary Koné est incompatible avec sa qualité d’entrepreneur qui lui ôte le statut de membre du CA de la confédération et de président par ricochet.
L’audit du projet coton bio équitable de la filiale de Kita exigé…
Invoquant le Malikura, le collectif des producteurs de coton exige de la CMDT un audit du fonds destiné au coton bio équitable. Faute de quoi, ils menacent d’attirer l’attention du pôle économique et financier de Bamako sur ce qu’ils appellent un détournement à ciel ouvert. Ledit projet destiné à la formation des producteurs de coton bio équitable afin d’augmenter la fertilité du sol, améliorer les conditions de production et de revenus des producteurs du coton, s’est terminé en queue de poisson, a dénoncé Gagni Dembélé au nom des coconculteurs, ajoutant que ceux de Kita ne savent pas ce qu’il est advenu du financement de ce projet. Un audit a été fait à l’époque mais les personnes soupçonnées n’ont jamais été inquiétées, a-t-il renchéri, avant de marteler que « si le Mali-kura est une réalité les paysans réclament ce qui devrait leur revenir de droit.
Amidou Keita
Source : Le Témoin