La beauté est naturelle, la joliesse s’achète, dit-on. Alors, Kadidia est une jolie fille très belle avec une forme en huit et une peau bien potelée. Teint noir ébène, elle est sortie d’un mariage à la suite du décès de son mari. Depuis, elle fait un double travail dans différents services de l’Etat.
Aujourd’hui à Bamako, elles sont nombreuses les filles qui s’adonnent à la prostitution en ayant la langue fourchue.
En effet, Kadidia, mère de famille travaille dans un service d’appui dans plusieurs départements ministériels et quelques directions. Avec une beauté incomparable, elle fait un double travail, l’appui et le jeu de jambe. Pourtant, quand elle parle d’elle-même, tous les hommes qui l’écoutent vont la qualifier de fille pieuse et très correcte. Malheureusement, il suffit de la coincer en aparté pour satisfaire son libido. C’est dans cette dynamique qu’un haut cadre d’un département ministériel va la découvrir. Après une prise de contact dans l’informel, l’homme satisfait le même jour son libido.
Cependant, très fréquente dans un grin (regroupement de personnes notamment jeunes ou vieux), Kadidia grande bouche indique à longueur de journée ceci : “J’aime mon sexe et je ne la donne pas à n’importe qui. Et surtout jamais à cause du matériel ou de l’argent. Patati patata !”. Nouveau venu dans le grand, le haut cadre a ouvert la brèche, finalement Kadidia qui vit en commune IV est devenue l’hôte attitrée de presque tout le grin. Et au fil des temps, il s’est avéré que nombreux sont les cadres, ministres et subalternes qui sont passés. En définitive, Kadidia est dénommée Dembagnouma (la bonne mère). Rien qu’au service de sa beauté pour se servir mais plutôt pour se desservir, car elle finit par se mettre le doigt dans l’œil.
Youba KONATE
Par Zénith Balé