Les cadres de la CMDT, ceux de l’ONV et des structures intervenants dans la culture et la recherche du coton s’étaient donnés rendez-vous du 11 au 12 décembre 2017 à Koutiala ,capitale de l’or blanc afin de se pencher sur le bilan de commercialisation et les préparatifs de campagne. Au sortir de la réunion bilan de la campagne 2016-2017, le PDG du groupe CMDT a bien voulu se prêter à nos questions.
Le Pouce : Pouvez-vous dire à nos lecteurs quels sont les enjeux de cette rencontre que la filiale nord-est abrite ?
Pr Baba Berthé : « C’est une rencontre habituelle, connue à la CMDT. Au démarrage de la nouvelle campagne, on fait le bilan de la campagne précédente, on examine les perspectives de la campagne en cours. La campagne 2016-2017 s’est achevée et il fallait qu’on examine les contours de cette campagne, identifie les contraintes et les points de satisfaction. S’agissant de la nouvelle campagne, je dois avouer qu’à l’instar de la campagne précédente, ça va être une grosse campagne. A la phase des estimations, nous pouvons dire que le volume du coton graine que nous avons en vue sera supérieur à celui de la campagne précédente. Les efforts qu’on a consentis pour achever dans des bonnes conditions la campagne 2016-2017, il va falloir que l’on redouble de vigilance et d’efforts pour achever la campagne 2017-2018 et dans les mêmes conditions. Au regard du déroulement de la campagne 2016-2017, il y a des opportunités qu’on a identifié. Les contraintes que nous avons en ce moment concernent le rendement à l’hectare, la qualité de la production et la transformation du coton. Il n’est pas justifiable que nous puissions être parmi les premiers pays producteurs de coton en Afrique et que nous transformions que 2% de notre coton. Sur ce sujet, nous devrions mener une réflexion qui va au-delà du portefeuille de la CMDT. Nous avons saisi les autorités pour exprimer ce besoin qui est et reste un enjeu économique majeur. Si nous transformons aujourd’hui le coton sur place, nous créons des emplois et aussi de la valeur ajoutée. Il faut saluer la bonne entente entre l’encadrement et les producteurs, l’appui du gouvernement qui s’est traduit par la subvention des intrants et des tracteurs. Cette année, on va vers la diversification des équipements. Il y a une constance qui reste, celle qui nous permet d’amener notre coton sur le marché mondiale. Le prix n’est pas fixé par le Mali. Il faudra que nous responsables, puissions-nous donner la main pour mettre progressivement en place, les unités industrielles, qui nous permettrons d’aller vers une maîtrise et la création de valeur ajoutée pour le coton africain. Il faut faire avec les aléas climatiques qui précarisent de plus en plus notre production. C’est une occasion pour nous de mener une réflexion pour développer la résilience de l’agriculture au Mali en générale et de la culture du coton en particulier ».
Le Pouce : A Sikasso, lors de la visite du chef de l’Etat, le président de l’APCAM a annoncé la réalisation de 706 000 tonnes pour la campagne 2017-2018. Nos lecteurs voudraient avec le cœur net ?
Pr Baba Berthé : « Je suis très prudent avec les chiffres. Je ne veux pas annoncer un chiffre et dire après que je ne l’ai pas dit. Les estimations faites à partir du comptage capsulaire, nous ont donné pour l’instant 706 000 tonnes ».
Le Pouce : Qu’en est-il de l’aliment bétail ?
Pr Baba Berthé : « Il s’agit d’un problème récurrent. A chaque fois que nous avons rencontré les producteurs, ils nous ont dit qu’ils ne pas pourquoi ils n’ont pas accès à l’aliment bétail, produit à partir de la graine de coton. Nous leur avons demandé, l’an dernier de s’organiser et de dégager leurs besoins à partir des zones de production agricole. Ce travail n’est pas fait. Aujourd’hui, nous souhaiterions avoir ces besoins et entrer en contact avec la fédération des huiliers à laquelle la graine est cédée à un prix très raisonnable, suivi de très près par le gouvernement. Si les prix étaient assez libres, ça pourrait avoir des répercussions sur le panier de la ménagère. Nous faisons un prix raisonnable. Vous voulez la graine, nous vous la donnons à condition que vous mettiez une petite part à la disposition des producteurs, pour leur permettre d’alimenter à partir du mois de mars les bœufs de labour ».
Le Pouce : la préservation du coton a été au centre des débats ?
Pr Baba Berthé : « La cellule qualité a fait une étude et a estimé qu’avec les vents, les emballages plastiques se retrouvent dans le coton. Or, c’est ce que redoutent les filateurs. Le filateur ne veut pas voir de matières étrangères dans la fibre. Çà une répercussion sur le prix. C’est pourquoi, nous recommandons des productions, l’acquisition de bâches pour sauvegarder la qualité et nous mettre à l’abri des bobos.
Le Pouce : Avez-vous un message particulier à l’endroit des travailleurs et de vos partenaires ?
Pr Baba Berthé : « Je salue leur engagement et leur qualité. La CMDT recèle de cadres très compétents qui ont besoin d’être rassurés. Une fois rassurés, ces travailleurs sont capables de produire des miracles. Il faut les saluer pour la combinaison de leur génie et de leurs talents. Je salue les producteurs. Nous travaillerons à remettre ensemble des producteurs et l’encadrement. Une fois qu’on l’aura réussi, on aura accompli une partie de notre mission. Mes encouragements et félicitations à toutes et tous. Ensemble nous réaliserons d’autres progrès ».
Entretien réalisé à Koutiala
Par Tiémoko Traoré
Le Pouce