Notre pays transforme moins de 1% de sa production annuelle de coton estimée à des milliers de tonnes par an. La création d’unités de tissage et de confection serait profitable aux paysans et aux investisseurs intéressés.
Le rapport 2016 du » Doing Business » peut être une aubaine pour le Mali. Classé 141è sur 190 pays, notre pays affiche la meilleure performance au sein des pays de l’Union économique et monétaire pouest africaine (UEMOA) et de l’Organisation pour l’harmonisaion en Afrique du droit des affaires (OHADA).
Le Mali a aussi réalisé un progrès louable au niveau de l’indicateur relatif à la création d’entreprises. Le capital minimum exigé pour la création d’entreprises a été réduit de 1 million à 05 000 Fcfa. Cet effort accompli par notre pays l’a fait passer de la 172è à la 108è place.
La réduction à 5000 Fcfa du capital minimum exigé pour la création d’entreprises, semble être la plus grande réforme réalisée cette année par notre pays. Il devrait permettre de booster les investissements privés en faveur du Mali, de l’avis de plusieurs experts. Ils estiment que le Mali, en plus du dynamisme de son secteur privé, peut compter sur ses énormes potentiels et potentialités inexploitées. Cette abondance de matières offre des opportunités de création d’entreprises dans les domaines prometteurs comme l’agribusiness, la pêche, l’élevage, l’énergie… La vision de nos autorités consiste à transformer nos productions locales pour créer de la valeur ajoutée.
Le directeur général de l’Agence pour la promotion des investissements au Mali (API – Mali), M. Moussa I. Touré, a fait un exposé convainquant sur quelques secteurs prometteurs. Il participait au 1er forum économique Mali – Algérie, en vue de faire découvrir aux investisseurs les opportunités d’investissements chez nous. Le Mali renferme de grandes quantités de ressources en terre, eau, cheptel, pâturage, flore et faune. L’ économie repose en partie sur l’agriculture, l’élevage, la pêche et la foresterie. Ces quatre secteurs emploient plus de 70% de la population active. Ils contribuent à hauteur de 43% au PIB et fournissent 30% des recettes d’exportation, a dit l’expert Touré.
Le sous-secteur agriculture. Il repose surtout sur la production de riz, mil, sorgho, maïs, haricot, sésame, arachide, etc. Arrive ensuite la production végétale industrielle (coton, canne à sucre, etc.), les fruits et légumes (mangue, tomate, échalote). La sylviculture est représentée par des produits de cueillette tels le karité et la gomme arabique.
La présence en abondance de ces produits ouvre la voie à leur transformation. Ces atouts poussent les autorités à solliciter l’implantation d’usines de production de jus de mangue très prisé par nos compatriotes. Le DG de l’API – Mali attire l’attention des investisseurs sur la création d’unités de transformation de tomate fraîche en concentré, du karité en beurre et la production des produits cosmétiques à base de karité.
Premier pays producteur de coton, le Mali transforme moins de 1% de sa production annuelle estimée à des milliers de tonnes/an. La création d’unités de tissage et de confection serait profitable au Mali et aux investisseurs intéressés. Les éventuels investisseurs pourront, selon M. Touré, compter sur l’abondance de la main d’œuvre jeune et moins chère. Il profiteront de l’immense marché malien de 17 millions d’habitants (chiffre API) et son accès facile aux autres pays de l’UEMOA.
Outre les produits agricoles, le Mali regorge de l’un des cheptels les plus importants de l’Afrique subsaharienne. Il est deuxième de la Communauté des État d’Afrique de l’Ouest (CDEAO), après le Nigéria. L’élevage participe à 25 % du PIB du secteur primaire et 11 % du PIB national. 3ème produit d’exportation du Mali après l’or et le coton. Le bétail malien est essentiellement exporté sur pied, vers les pays frontaliers. D’où la nécessité de la construction d’unités industrielles pour la transformation des produits dérivés de l’élevage.
Des opportunités véritables existent pour ce faire, a souligné le DG de l’API – Mali. Il y a exigence de réaliser des centres de collecte, des unités de transformation de lait, de la viande rouge et d’aliments concentrés . Concernant l’exportation de la viande vers les pays voisins et le Maghreb, Moussa I. Touré attire l’attention des investisseurs sur la construction et l’exploitation d’abattoirs frigorifiques aux normes internationales.
L’exportation de la viande suppose l’abondance d’animaux bien en point. Les autorités demandent aux hommes d’affaires d’investir dans l’installation de fabrique d’aliments bétail à base de maïs, de soja, et de graines de coton. Elles souhaitent la mise en place de fabriques d’articles en cuir et peau. La production est estimée à 3 500 000 de peaux d’ovins et de caprins et à plus de 500 000 peaux de bovins par an.
Le sous-secteur de la pêche, regorge aussi d’opportunités certaines et rentables. Ce sous-secteur contribue au PIB pour environ 4,2%. Il a créé 500 000 emplois. La production halieutique est estimée à plus de 150.000t/an, plaçant le Mali parmi les premiers pays africains producteurs de poissons d’eau douce.
Dans le domaine énergétique, le potentiel de production hydroélectrique est estimé à 1050 MW. La capacité en biomasse (déchets agricoles, forestiers et animaux, plantes aquatiques, autres déchets verts), est évaluée à près de 1 000 MW. « La puissance solaire est très importante. Le Mali fait partie de l’une des régions du globe ayant le plus grand potentiel solaire, avec des radiations supérieures à 6 kWh2/jour sur l’ensemble du pays », se réjoui le patron de API – Mali. Il déplore la faible couverture nationale en matière d’énergie. Pour satisfaire la demande croissante de 10% de nos populations, environ 200 MW de capacités additionnelles seront requis d’ici 2020.
Le gouvernement malien se tournera vers le secteur privé. Le tarif de l’électricité produite à partir d’hydrocarbures importés, est de l’ordre de 175 Fcfa/KWH(0.25 euro/KWH). Ce tarif offre des possibilités de profits pour les producteurs indépendants (PIES).L’adoption par le conseil des ministres du projet de Loi sur le Partenariat public privé permettra de booster les investissements dans ce secteur.
C. M. TRAORE
Source : L’ Essor