Depuis quelques temps, la région de Tombouctou fait face à une insécurité grandissante. C’est ainsi que des enlèvements, des agressions, des vols, pillages et destruction se multiplient. Face à cette situation, plusieurs élus de la commune de Salam qui paie le plus lourd tribut ont décidé de se mobiliser et de saisir les autorités.
Rappelons que Salam qui est par ailleurs la commune la plus vaste du Mali est pratiquement la seule dans la région de Tombouctou où le drapeau malien a continué à flotter même au plus fort de l’occupation narco-terroriste du septentrion de notre pays. Cependant, récemment des éléments se réclamant de la CMA tentent des incursions. D’ailleurs, ils occupent illégalement la localité d’Agouni, chef-lieu de Salam, et soumettent la population à toutes sortes de supplices. A ces exactions perpétrées par les séparatistes s’ajoute le cas des individus armés qui font régner la terreur et l’insécurité dans cette commune. Ainsi, l’Alliance populaire pour la paix et l’unité nationale (ALBINA) une organisation de la société civile, présidée par le maire de Salam, Mohamed Taher Ould Elhadj et regroupant des chefs de tribus arabes, met tout en œuvre pour ramener la paix et la quiétude dans la région.
A travers leur présence à Bamako, ces personnalités veulent alerter l’opinion publique de cette situation et voir avec les autorités les voies et moyens à mettre en œuvre pour mettre fin à cette insécurité. Il s’agit aussi d’interpeller sur les risques d’implosion communautaire qui couvent dans la région. Car, ceux qui se livrent à ces actes odieux prétendent le faire au nom d’une communauté alors qu’ils ne sont que des bandits armés.
Ces élus et chefs communautaires veulent ainsi contribuer à la réconciliation et à l’entente entre toutes les communautés qui partagent cet espace. C’est ainsi qu’ils comptent sur les services compétents tels que l’armée pour ramener la paix. Même s’ils comprennent que les autorités soient animées de bonne foi pour ne pas entraver le processus de paix et de dialogue entre toutes les parties, ils sont excédés de voir l’insécurité faire rage dans leur région. Ils se disent prêts à transmettre aux autorités des propositions afin que la sécurité soit assurée à Tombouctou et ses environs tout en espérant qu’elles prendront désormais leurs responsabilités.
D’ailleurs, il y a trois jours plutôt, le véhicule d’une ONG dénommée ADESA qui intervient dans le domaine de la santé a été attaqué à 80 km de Tombouctou. L’infirmière malienne a été violée par les assaillants avant qu’ils ne repartent avec le véhicule.
C’est ainsi que ces leaders d’opinion ont décidé de saisir d’abord la plateforme des mouvements patriotiques afin qu’elle les aide dans cette démarche. Raison pour laquelle, ils sont accompagnées par Me Harouna Toureh.
Par ailleurs, ils disent adhérer à l’accord paraphé par le gouvernement et certains groupes du nord du pays, le 1er mars dernier à Alger. Ils espèrent qu’à travers cette alerte, les autorités les aideront à rétablir la sécurité et à ramener la quiétude au sein des populations.
Massiré Diop