EXAMENS SCOLAIRES
Les dates sont connues. L’organisation sera-t-elle à la hauteur ?
Le mercredi 20 avril 2022, le ministère de l’Education Nationale a rendu publiques les dates des examens de fin d’année 2021-2022. Il s’agit essentiellement des ordres d’enseignement normal, fondamental, secondaire général, technique et professionnel. Les échéances étant connues, les services de l’Education et tous les acteurs concernés vont devoir relever l’autre défi à venir de la plus grande acuité : celui de l’organisation sans fuites et sans cafouillages des épreuves. Or, là, ce n’est pas gagné.
Après un peu moins de 7 mois de cours sans quasi-perturbation, les élèves candidats sont désormais fixés sur les échéances des examens nationaux de fin d’année.
Le ministère de l’Education Nationale a déroulé le chronogramme du très convoité Baccalauréat, des âpres BT1 et 2, du solide CAP ainsi que du peu redouté DEF, entre autres. Le démarrage des épreuves d’éducation physique et sportive est prévu pour le 06 juin prochain. Les candidats postulant pour l’obtention du CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) seront les premiers à ouvrir le bal des épreuves écrites, du 20 au 23 juin 2022. Les épreuves pratiques débuteront à partir du 27 juin 2022.
Quant au DEF, il est prévu du 27 au 29 juin 2022. Les épreuves écrites du Baccalauréat se tiendront du 18 au 21 juillet 2022. Le BAC Technique et Professionnel se fera du 14 au 15 juillet 2022.
En ce qui concerne les Instituts de Formation des Maîtres (IFM), les épreuves se dérouleront comme suit : EPS (du 4 au 9 juillet 2022), épreuves orales et pratiques (du 12 au 16 juillet 2022). Les épreuves écrites des IFM démarreront du 18 au 22 juillet 2022. Enfin, les épreuves écrites des Ecoles Agropastorales se dérouleront du lundi 1er août au vendredi 5 août 2022.
Cette année, de nombreux parents d’élèves et acteurs de l’Education tablent sur des taux de réussite à la hausse. Leur motif d’espoir part d’un constat et d’une logique : la Synergie des syndicats ayant suspendu ses mouvements de débrayage par devoir de solidarité vis-à-vis de la Nation sous sanctions, et les différents programmes scolaires étant pratiquement à un volume d’exécution de 80% ; le rendement global des candidats devrait en conséquence être meilleur que pour les années précédentes.
Un optimisme fondé et qui, s’il se confirmait, redorerait fortement le blason de notre école dont le tableau général inquiète, tant le faible niveau des apprenants est motif d’insatisfaction et d’inquiétude.
Un optimisme qui stipule aussi que l’organisation des examens réponde à une rigueur et à un degré de professionnalisme des plus inattaquables. Ce qui, hélas ! n’a guère été le cas jusqu’à présent. En effet,
Dans notre pays, la tenue des examens de fin d’année est continuellement marquée par un chapelet de chaos parfois indescriptible : fuite massive des sujets à la vieille voire à l’avant-veille des épreuves, surveillance relâchée dans les salles où les téléphones portables et les documents interdits circulent presque impunément, connivence entre surveillants et candidats, centres d’examen où n’importe qui y entre comme dans du beurre etc.
Si l’on veut que les examens de cette année deviennent un rendez-vous de réussite et une source de référence à l’honneur de l’école malienne, c’est dès à présent qu’il est séant d’agir par des mesures intelligentes et osées pour anticiper toutes les situations de fraude à grande échelle qui ont trop longtemps terni la renommée du système éducatif. En divulguant le calendrier des examens, la ministre de l’Education et ses services n’ont fait que la partie la plus aisée du « boulot ». Le plus dur pour eux reste à venir. Car leur prestation collective sera « notée » en fonction de leur capacité à contenir, telle une digue étanche, les vagues ravageuses de la triche et de la fraude sur les lieux d’examens.
Fatoumata Boba Doumbia et Mohamed Meba TEMBELY
Source: Les Échos Mali
