Douze ans après la défaite contre la Grèce, Cristiano Ronaldo s’est offert une seconde chance de gagner un Euro avec le Portugal. Avec un incomparable brio. Buteur sur l’ouverture du score de la 50è min et à l’origine du 2-0 de Nani à la 53è min, CR7 a terrassé pratiquement à lui tout seul le Pays de Galles dans cette demi-finale de l’Euro 2016. Le K.O. fut tout simplement parfait. Il a renvoyé avec le froid réalisme qui le caractérise si souvent en Liga son camarade de club Gareth Bale et ses formidables supporters à la maison.
Il a, surtout, éclairé de sa classe cette demi-finale qui était partie pour être l’une des plus tristes de l’histoire de l’Euro. La mission de CR7 ne s’arrête pas à Lyon. Dimanche, il tentera d’effacer la défaite mortifiante contre la Grèce qui hante ses nuits depuis 2004 et, pourquoi pas, de devenir le meilleur buteur de l’histoire de l’Euro. Face au Pays de Galles, il a, en effet, égalé le record des 9 buts de Michel Platini. Le Français l’avait établi lors d’une seule phase finale, en 1984, alors que le Portugais a marqué lors de… quatre tournois. Cette finale, les Portugais ne l’aborderont pas cette fois dans la peau du favori. Mais avec un joueur hors du commun dans ses rangs et avec la maîtrise défensive témoignée depuis trois rencontres, ils peuvent croire en leur étoile. Surtout si Ronaldo saute aussi haut que sur l’action du premier goal. Sur ce but de la 50è minute, le triple Ballon d’or a démontré qu’il était bien le roi des airs. Sur le 2-0, il a armé une frappe qui trouvait Nani pour une déviation imparable. Absent contre la Pologne, Raphael Guerreiro a été l’autre grand homme du match. Formé à Caen et transféré de Lorient au Borussia Dortmund, le latéral gauche a armé les deux centres qui ont amené les deux buts. Avec le joyau Renato Sanches, le héros du huitième de finale contre la Pologne, Guerreiro symbolise cette nouvelle génération qui partage le même rêve que leur illustre capitaine : gagner enfin un grand titre. Jusque-là inédite dans une rencontre à enjeu, l’affiche n’était pas la promesse du match du siècle. Entre des Portugais rendus encore plus prudents par le poids de l’absence de Pepe, leur meilleur défenseur, et des Gallois privés de l’une de leurs deux stars en la personne de Ramsey, il ne fallait pas attendre de miracle. Il n’est pas venu malheureusement durant une première mi-temps bien terne, marquée seulement par deux éclairs de Bale aux 21è et 23è minutes. Mais au retour des vestiaires, la classe de CR7 a changé la donne.