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Entre nous : Quel gouvernement pour contrer la colère populaire ?

Dans le communiqué annonçant la démission de Soumeylou Boubèye Maiga du poste de Premier ministre, le Secrétariat général de la Présidence de la République a informé l’opinion que le Président de la République a mené de larges consultations en vue de la formation du gouvernement.

 

Pour la première fois depuis son accession à la magistrature suprême, l’ancien Premier ministre du président Alpha Oumar Konaré (qui détient le record de longévité à ce poste dans l’histoire du Mali) fait part de sa volonté de consulter la classe politique pour la formation d’une équipe gouvernementale. Effectivement, le Président IBK a reçu plusieurs personnalités politiques de la majorité et de l’opposition. Seul hic : le sujet, tel que mentionné dans ledit communiqué, n’aurait pas été explicitement évoqué lors de leurs échanges si l’on s’en tient aux  déclarations de Soumaïla Cissé et de Dr Cheick  Modibo Diarra.

Pour certains des analystes, cette attitude de la part du Président IBK ne devrait guère surprendre. Déjà à la tête du regroupement politique Espoir 2002, il aurait aidé le général Amadou Toumani Touré à ‘’trimbaler’’ les partis politiques, notamment la majorité présidentielle, dans le choix du Premier ministre. Ce qui fait que le général président ATT a toujours jeté son dévolu sur une personnalité hors du champ politique pour diriger ses différents gouvernements.

L’Assemblée nationale a adoubé tous les Premiers ministres. Si certains leaders des formations politiques s’étaient pleinement assumés à l’époque, la démocratie malienne n’aurait nullement emprunté cette trajectoire que tous déplorent aujourd’hui.

Que le général président ATT malmène le fait majoritaire dans une démocratie, cela peut être  compréhensible, dans la mesure où son élection à la magistrature suprême constituait déjà à l’époque un fort avertissement aux partis politiques. Mais que le Président IBK ne daigne pas consulter sa propre formation politique et les partis alliés, cela procède d’une volonté délibérée de « gestion royale » des affaires de la République et d’affaiblissement des partis politiques.

Si le Président de la République utilise un logiciel aussi obsolète dans la gestion des affaires publiques, son Premier ministre, fut-il Dr Boubou Cissé ou quelqu’un d’autre, aurait des difficultés majeures pour composer son équipe gouvernementale.

Il est illusoire de croire qu’un gouvernement de large d’ouverture ou d’union nationale peut être une alternative à la colère populaire. La classe politique dans son ensemble est suffisamment discréditée aux yeux d’une frange importante de l’opinion publique. Encore que des soutiens et non  des moins moindres du Président de la République ont réussi à distiller au sein de la population que les opposants sont des affamés qui veulent être appelés à la table de la soupe populaire ! Ceux qui voient à travers un gouvernement de large d’ouverture, de mission ou d’union nationale la réponse à la colère populaire, se trompent lourdement. Ils doivent rapidement se rendre à l’évidence avant qu’il ne soit trop tard.

Un rappel, à l’intention d’IBK, de cette autre belle citation du grand démocrate et leader, Mandela : « dans la vie, on a toujours le choix : aimer ou détester ; assumer ou fuir ; avouer ou mentir ; être soi-même ou faire semblant». Cela ne saurait lui déplaire.

Chiaka Doumbia

Le challenger

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