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Enseignement supérieur : l’enseignant, l’étudiant et la triche !

Nos écoles supérieures regorgent d’étudiants peu enclins à l’effort. Pendant que certains enseignants ont pris goût à l’argent facile. Une association diabolique au détriment du Savoir.

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La triche est devenue une pratique courante dans le monde universitaire, où avec la complicité de certains enseignants et même de l’administration, les étudiants paresseux ont le vent en poupe. Témoignages.

«Pendant mes quatre années d’études, les professeurs nous ont toujours réclamé de l’argent pour avoir de bonnes notes lors des travaux dirigés (TD). J’ai tout le temps payé. Par contre, cela ne m’a pas empêché de travailler», nous confie Aboubacar Sidibé, étudiant en Droit. Celui-ci est aux antipodes de Mariam Sagara, étudiante. «Il ne sert à rien de se tuer pour avoir une bonne note, si on peut l’avoir autrement sans se fatiguer», déclare-t-elle.

Mariam Sagara croit savoir que : «Il y a des étudiants qui ne viennent jamais suivre les cours magistraux et ne font pas aussi de recherches à la maison. Mais, ce sont eux qui passent à l’examen. Tout le monde sait que les examens à l’université ne sont que de simples formalités. Qu’on travaille ou pas, si on veut, on passe, sauf si l’argent fait défaut».

Un centime, Ibrahim Obotimbé, étudiant à la Faculté de droit public (FDP), dit l’avoir refusé à qui que ce soit : «J’ai toujours refusé de donner un centime à qui que ce soit pour avoir une bonne note ou bien pour me faire admettre en classe supérieure. Moi, je sais pourquoi j’ai quitté le village : c’est pour acquérir des connaissances et non pour être un corrupteur».

Quid des enseignants ? Mohamed Sangaré, membre de l’AEEM, précise : «La plupart des enseignants qui acceptent de prendre de l’argent avec les étudiants sont des enseignants vacataires. Sinon il y a jusqu’à présent des professeurs qui refusent même de vendre des brochures aux étudiants à plus forte raison de faire un cours spécial». Il en veut pour preuve : «J’ai été le responsable d’une classe de 2ème année. J’ai demandé à l’un de nos professeurs d’organiser un cours spécial dans sa matière qui était une matière principale, il a failli me faire exclure de l’université à cause de ma demande. Je me souviens encore de ses propos.»

Qui est responsable de cette situation ? Ce parent d’élève, Adama Diallo, a un avis très tranché sur cette question : «Ce sont les autorités qui sont à la base de tout ce désordre. Regardez un peu les résultats des examens de nos facultés, ils sont proclamés deux fois, sinon même trois. Ceux qui n’ont pas été admis à la première session, donnent de l’argent à un membre de l’administration afin que ce dernier puisse gérer son admission». Faut-il le mentionner, aucune université publique n’échappe à la triche.

Assétou Y. SAMAKE/Stagiaire    

Source : Le Reporter

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