«La construction d’un 2ème pont dans la ville de Kayes a été déjà prise en compte… ». Cette déclaration faite par le Ministre de l’Equipement et des transports, le Colonel Abdoulaye Koumaré, le lundi 18 décembre dernier lors d’une visite de terrain sur les tronçons du Corridor-sud Kayes-Bamako, a créé la sensation dans la Cité des rails.
Tout est parti en effet d’une requête formulée par le Colonel Salif Traoré, Gouverneur de la Région de Kayes, qui a profité d’une visite sur la partie urbaine du tronçon sandaré Kayes-Diboli pour attirer l’attention du Ministre Koumaré sur l’état actuel du seul pont qui sert de cordon ombilical entre Kayes N’Di et la ville proprement dite de Kayes.
En dépit des travaux qui ont été effectués à l’entrée du pont, à savoir un rond-point flambant neuf et très fonctionnel, et qui ont mis fin aux embouteillages et au calvaire des usagers de la route, le Gouverneur Salif Traoré fera remarquer au Ministre de l’Equipement et des transports que la construction d’un 2ème pont s’impose aujourd’hui avec acuité. A l’en croire, ce sont près de 400 camions surchargés qui roulent sur l’ancien pont. Et d’ajouter qu’un nouveau pont doit être construit en tenant compte de ces réalités et surtout du poids économique que représente la ville de Kayes dans l’approvisionnement du Mali en denrées de 1ère nécessité. C’est une question d’urgence, dira-t-il.
La réaction du Ministre de l’Equipement et des transports (accompagné du Directeur national des routes, Amadou Mallé, du Directeur général de la Cellule des travaux routiers d’urgence (Cetru), le Lieutenant-colonel Abdarahamane Ouologueme, le représentant de l’Ageroute, Zoumana Diarra, entre autres) ne se fera pas attendre. Il fera savoir qu’il compte prendre en compte tous les ponts et les ouvrages de Kayes, et que dans ce cadre, la construction du 2ème pont à été prise en compte.
L’objectif de cette visite de terrain
C’est en marge des cérémonies de Felou et de Gouïna que le Ministre Koumaré a invité les responsables techniques relevant de son département à le retrouver à Kayes pour une visite sur les chantiers de construction des routes sur le Corridor Sud Bamako-Kayes. Il s’agit, entre autres, des routes Kayes-Bafoulabé (160 km), Bafoulabé-Mahina-Manantali (80 km), Manantali-Tambaga-jonction Corridor sud (105 km), Tambaga-Kita (50 km) et Kita-Kati (160 km). Des centaines de kilomètres parcourus en vingt-quatre heures rien que pour regarder de manière générale les nouvelles constructions (Kayes-Bafoulabé) et les travaux en cours (Mahina-Manantali). L’occasion aussi pour le Ministre Koumaré de vérifier l’entretien périodique de tout le réseau ainsi que son entretien en courant.
Cette visite de terrain a débuté par la partie urbaine du tronçon Sandaré-Kayes-Diboly. Un tronçon dont la réhabilitation a coûté la bagatelle de 20 milliards de FCFA entièrement financés par le budget national et l’autorité routière. Des travaux qui ont permis de rénover entièrement l’entrée du pont de Kayes sur initiative du Colonel Salif Traoré, Gouverneur de la région de Kayes. Grâce au concours du département de l’Equipement et des transports, la circulation est devenue plus fluide, plus d’embouteillage mais aussi et surtout la fin du calvaire des usagers de route dans la Cité des rails.
La 2ème étape a été la ville de Diamou où un petit pont construit au temps colonial sert de porte d’entrée. Aujourd’hui, ce pont est dépassé et connait des problèmes de joints. Selon le Ministre Koumaré, il faut envisager un volet d’études d’ouvrage pour faciliter le financement. Le pont de Papara à la sortie de Diamou connait le même problème. Aux dires d’un technicien, si ce petit pont d’une plateforme de 5 m est coupé, c’est tout le cercle de Bafoulabé qui sera paralysé.
Quant au pont de Takoutala, il est trop petit et ne peut contenir qu’un seul véhicule. Il souffre particulièrement d’un problème de joint de dilatation à réparer, et surtout des appareils d’appui. A en croire le Directeur national des routes, le spécialiste des ponts, Somafrec, a été sollicité pour les besoins de la cause, et l’Ageroute est en train de monter le marché pour le prendre en 2014. D’autres sources nous ont indiqué qu’un pont est prévu aussi à Bafoulabé pour séparer le Bafing du Bakoé.
Un autre problème a été décelé par le Ministre Koumaré et ses techniciens dans le village de Magagna, commune de Diamou. Dans ce village, la déformation est visible sur la route sur une distance de 15 km. Il ressort du constat des techniciens que c’est la fondation qui a cédé et l’eau s’est infiltrée. Pour d’autres, la faute incombe aux gros porteurs qui montent dessus. Selon ces derniers, le problème c’est le stationnement.
La structure en dessous a bougé parce qu’on a de la latérite sur un truc rocher. La route n’est pas bien faite. Il fallait traiter le sol. Le Ministre Koumaré qui est très exigeant par rapport à la qualité du travail a sommé les techniciens de trouver rapidement les solutions appropriées.
Qui va supporter les coûts de ces travaux supplémentaires si on sait que la réception définitive de la route à été faite depuis octobre 2013 ? Il y a-t-il eu collusion entre l’entreprise et le service chargé du contrôle des travaux.
Dans la ville de Bafoulabé, le Ministre Koumaré et sa délégation ont eu droit à un accueil des grands jours.
Le Sous-préfet Adjoint, Bougouyéré Koné, accompagné des autorités politiques et religieuses de Bafoulabé, attendait avec impatience la délégation ministérielle. Comment pouvait-il en être autrement, d’ailleurs, si on sait que les travaux de construction de la route Bafoulabé-Mahina (6 km) ont été arrêtés pour faute de performance de l’entreprise CME. Désormais, sous la supervision de l’Agetipe, c’est l’Entreprise EOK qui sera chargée d’exécuter les travaux. Le Ministre Koumaré a instruit à la dite Entreprise de commencer les travaux avant janvier 2014 pour soulager les populations en mettant fin à leur calvaire. Le problème soulevé par le Gouverneur, c’est le PK final ou PKO qui commence à partir du rond-point de Mahina. Cette limite fixée laisse une distance de 2 km à faire. Selon les techniciens, c’est à cause du manque de ressources financières. Pour le Directeur national des routes, il est prévu une ouverture des ressources additionnelles pouvant résoudre le problème.
Le Ministre Koumaré demande de tout mettre en œuvre pour que les travaux de construction de cette route s’achèvent enfin. Le Directeur technique de l’Agetipe, Aly Koné, fera savoir que certaines mesures s’imposaient à cause de cette route qui est une œuvre coloniale. Le premier problème était les grands arbres qui jalonnaient la route. Des mesures environnementales ont donc été prises pour que les arbres soient implantés. Ensuite, il fallait réaliser les deux ouvrages, faire les travaux de terrassement, des caniveaux sont en cours. Toutes choses qui feront dire au Directeur technique de l’Agetipe que dans trois mois tout sera fin prêt. En attendant, des mesures sont prises pour l’arrosage des routes poussiéreuses. Le dernier tronçon qui a retenu l’attention du Ministre Koumaré est la route Manantali-Mahina communément appelée route du barrage. Cette route longue de 90 km est une ancienne route en voie de restauration par la Sogem (société de gestion de l’électricité de Manantali). Le Ministre Koumaré a véhémentement dénoncé la qualité des travaux effectués par l’Entreprise Chinoise sous le contrôle de Cira. Il a en outre instruit qu’on revienne aux standards internationaux. Le constat est que l’entreprise n’avance pas à hauteur de souhait et que le revêtement ne rassure pas les Maliens. L’accotement n’étant pas conforme aux normes, le Ministre Koumaré a ordonné au Directeur national des routes d’envoyer ses éléments sur le terrain.
En gros, le Général Abdoulaye Koumaré, ministre de l’Equipement et des transports se dit satisfait de l’état d’entretien des routes à Kayes.
Birama FALL,
Envoyé spécial