Comme pour narguer la République et les familles des 21 bérets rouges exécutés sommairement dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012 pour tentative de contre coup d’Etat, affaire pour laquelle il a passé plusieurs années de détention préventive avant de bénéficier d’une liberté provisoire, le capitaine Amadou Haya Sanogo, tombeur d’ATT, a paradé à l’occasion de la prise d’armes au 34e Bataillon du Génie militaire à la faveur de la célébration du 60e anniversaire de l’accession du Mali à l’indépendance.
En tenue d’apparat, distribuant des tapes amicales par-ci, des accolades par-là, le capitaine Sanogo a tout fait pour être vu. Cette première apparition publique de cet homme controversé mérite des explications. Le CNSP a le devoir de situer le peuple sur le cas Sanogo. A-t-il été blanchi et réhabilité pour arborer les attributs de général d’armée ? Si non qui l’a invité à la fête alors même qu’il est sous le coup de la justice ? La nouvelle junte a-t-elle réellement pensé à la douleur des familles des victimes ?
Une chose est sûre : au pays de l’impunité qu’est devenu le Mali, toutes les incongruités semblent tolérées, sinon promues. Mais dans ce cas précis, le risque de voir la justice internationale intervenir n’est pas écarté dans la mesure où on parle de crime de guerre depuis la découverte du charnier de Diago.
Cette affaire sera décidément l’œil dans la tombe qui regarde notre capitaine-général.
DAK
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