La France va continuer à engager ses forces mais aussi à s’engager dans une feuille de route diplomatique et politique, a dit en substance Emmanuel Macron lors de sa visite aux soldats français impliqués dans l’opération Barkhane. « Ces combats sont bien menés lorsqu’ils s’inscrivent dans une perspective de construction de la paix et de sécurité », a-t-il poursuivi.
Barkhane, la plus importante opération extérieure française
L’opération française Barkhane, lancée en août 2014 après l’opération Serval de 2013, est menée dans cinq pays (Tchad, Niger, Mali, Mauritanie, Burkina Faso) de la bande sahélo-saharienne, une zone vaste comme l’Europe. C’est actuellement la plus importante opération extérieure des troupes françaises. Son but est « l’appropriation par les cinq pays partenaires de la lutte contre les groupes armés terroristes », selon le ministère de la Défense.
4 000 militaires français déployés, 9 tués, 400 terroristes mis hors de combat
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par l’opération Serval lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France. Sous le nom de Barkhane, elle a ensuite été étendue aux cinq pays du Sahel. Depuis le début de l’opération Barkhane, plus de 400 « terroristes » ont été mis hors de combat ou remis aux autorités des pays partenaires, 20 tonnes d’armes ont été saisies ou détruites et 9 militaires français ont péri. Auparavant, 10 sont morts au Mali au cours de l’opération Serval, précise le ministère. La France a déployé près de 4 000 militaires, dont la majorité au Mali, essentiellement à Gao (1 700 militaires), avec des détachements à Kidal et à Tessalit (nord-est).
Barkhane, un important défi logistique
La force Barkhane est placée sous le commandement du général de division Xavier de Woillemont, qui opère depuis le poste de commandement interarmées à N’Djamena, la capitale tchadienne. Elle comprend également 8 Mirage 2000 basés à Niamey et à N’Djamena, 17 hélicoptères de combat et de manoeuvre, 5 drones de reconnaissance Reaper, 6 à 10 avions de transport, 300 véhicules logistiques et 300 véhicules blindés. Au Tchad, outre la base de N’Djamena, l’armée française s’appuie sur les emprises d’Abéché et de Faya-Largeau, et sur trois détachements de liaison.
L’opération Barkhane a aussi réalisé 80 projets de développement et 34 000 consultations et aides médicales gratuites au profit des populations, ajoute le ministère. Elle constitue aussi un défi logistique sous un climat éprouvant pour les hommes et les matériels, et a généré 45 000 heures de vol, 600 000 rations livrées et 30 000 tonnes de fret transportées. Elle cumule 400 opérations, le plus souvent en partenariat avec les forces armées de la région, et 4 500 soldats des 5 pays partenaires ont participé à 200 actions d’instruction.