Selon les analystes et pronostiqueurs les plus crédibles, l’élection présidentielle du 29 juillet prochain mettra encore aux prises, au second tour, le président sortant IBK et son challenger de l’édition précédente, celle de 2013, le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé.
Avant la crise politico-sécuritaire de 2012, Soumaïla Cissé a passé presque 9 ans à l’extérieur du pays, à Ouagadougou précisément comme président de la commission de l’UEMOA. Il n’a donc pas pu être activement au chevet des populations, des militants et sympathisants de son parti, l’URD pendant longtemps drivé par son grand-frère Younoussi Touré. Malgré ce handicap (car la politique est nécessairement une occupation du terrain), son parti est toujours arrivé deuxième force politique du pays à l’issue de toutes les élections…
Mais depuis 2012, M. Cissé est physiquement présent au Mali et écume le pays dans tous les sens. Il sillonne le Mali pour être à l’écoute des militants et son parti ne cesse d’enregistrer de nouveaux militants. Comme en début de ce mois quand plus d’une centaine de cadres du parti ASMA du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga y ont migré avec armes et bagages dans le cercle de Kati.
En plus de cela, Soumaïla a pu bénéficier de la loi portant statut de l’opposition en devant chef de file de cette opposition avec un budget annuel de 500 millions F CFA et doté d’un cabinet lui permettant de prendre suffisamment connaissance des dossiers de l’Etat. Il a ainsi infiltré l’administration et est au courant de nombreux projets et actes de gouvernance du pays. Ces éléments constituent des avantages certains pour une personnalité qui aspire aux plus hautes charges de l’Etat.
En outre, le leader du parti de la poignée de mains met tout en œuvre pour fédérer l’opposition autour de sa personne dans la perspective de l’élection présidentielle de cette année. C’est dans ce sens qu’il a intégré dans son cabinet des cadres d’autres partis politiques de l’opposition comme le PARENA, le PDES, le PRVM Faso Ko et entretient de très bons rapports avec d’autres partis et mouvements politiques.
De l’autre côté, l’exercice du pouvoir a révélé chez le président sortant beaucoup de couacs et des lacunes notamment au sein de son entourage. C’est ainsi que l’histoire retiendra que des actes de mauvaise gouvernance comme l’affaire de l’avion présidentiel, celle des équipements militaires, des 1000 tracteurs, des engrais frelatés ont quelque peu terni l’image de la gouvernance IBK.
A ces irrégularités s’ajoutent les nombreuses défections enregistrées par le régime IBK. Les religieux, des alliés politiques, les ex-éléments de la junte ont tous fini par vouer IBK et son pouvoir aux gémonies. Ce qui amène à croire que l’équation d’une élection d’IBK dès le premier tour de la prochaine présidentielle est quasiment une utopie. Car, au moment où IBK perd de sa popularité et ses soutiens, ses adversaires comme Soumaïla Cissé engrange de nouveaux atouts de taille…
Par ailleurs, les opposants au régime IBK semble plus que jamais décidés à le faire tomber. C’est pourquoi l’on ne cesse d’enregistrer des alliances et plateforme autour des leitmotivs comme l’alternance. Ces velléités attirent l’attention des partenaires du Mali, qui œuvrent à renforcer les dispositifs de transparence des prochaines élections. Les marges de manœuvres de fraudes électorales seront donc très limites et, au meilleur des cas pour le président sortant, il sera contraint à un second tour de la prochaine présidentielle. Il fera forcément face à son challenger de toujours, Soumaïla Cissé. Ce sera une nouvelle empoignade aux issues incertaines, mais très risquées pour l’actuel locataire du palais de Koulouba. Pourvu que le Mali s’en sorte gagnant !