L’infatigable et très vigilant Tiébilé Dramé prend encore le gouvernement d’IBK la main dans l’urne, notamment pour des tripatouillages électoraux. Après avoir échoué dans la stratégie de falsification du fichier électoral, le gouvernement du Mali jette le doute sur les résultats du scrutin dans certaines localités du Nord. C’est lors d’un point de presse tenu par la plateforme « Ensemble Restaurons l’Espoir », ce lundi 30 juillet 2018, que le directeur de campagne du candidat Soumaila Cissé, Tiébilé Dramé, a dénoncé l’incohérence des résultats et le nombre de bureaux de vote non ouverts le jour du scrutin.
« Nous avons notre propre centre de compilation de résultats et nous sommes en mesures de vous dire qu’il y aura un deuxième tour de cette élection présidentielle entre Soumaila Cissé et Ibrahim Boubacar Keita. Nous nous acheminons bel et bien vers un deuxième tour » a laissé entendre Monsieur Dramé, à l’entame de ses propos.
Pour lui, le second tour à l’élection signifie que le projet du camp présidentiel de gagner au premier tour, le coup ko ou le « Takokélé » est déjà un échec. D’ajouter que Soumaila Cissé et l’ensemble des candidats du camp démocratique ont contraint le président sortant à un deuxième tour, malgré la débauche des moyens, l’achat de conscience, un scrutin caractérisé par des irrégularités, le président sortant est incapable de gagner au premier tour.
Le gouvernement du Mali a rendu public le dimanche soir une première liste composée de 644 bureaux de vote où il n’a pas été possible de tenir l’élection. Le même gouvernement, fort de son incohérence, fait sortir un autre chiffre de 716 bureaux de vote le lundi. Ce qui constitue une confusion autour du nombre des bureaux de vote non ouverts au scrutin du 29 juillet a dénoncé le conférencier.
Aux dires de ce dernier, ces 716 bureaux de vote sont répartis entre 12 circonscriptions administratives dans la région de Mopti et de Tombouctou en particulier. Cependant, ils attendent que le gouvernement rende public la liste complète de tous les bureaux qui n’ont pas été ouverts lors du scrutin. Il rappelle que, depuis des semaines, ils ont insisté auprès du gouvernement pour qu’il rende publique la liste des villages et des communes où il n’était pas possible de tenir d’élection afin d’éviter que ces lieux soient des localités pour le huis clos de la fraude. Toute chose que le gouvernement a été incapable de faire.
« La moindre des choses que nous attendons de la part du gouvernement dans le cadre de la transparence, c’est de rendre publique la liste des bureaux de vote et de publier le nombre d’électeurs prévu par bureau vote où il n’a pas été possible de voter », a insisté le directeur de campagne du candidat Soumaila Cissé.
A en croire Tiébilé Dramé, les 12 localités sont des endroits largement favorables au candidat Soumaila Cissé. Donc cela leur parait extrêmement important que le gouvernement publie non seulement la liste complète des bureaux de vote, mais aussi et surtout le nombre d’électeurs par bureau de vote, assorti de ces localités.
Bourrage d’urnes dans plusieurs localités !
Par ailleurs, les premiers résultats nous ont permis de constater du bourrage d’urnes dans plusieurs localités du nord du pays. Par exemple, dans le Tilemesi de Gao, précisément dans la commune de Tarkint, le candidat Ibrahim Boubacar Keita a 8 000 voix et le candidat Soumaila Cissé a zéro voix ; à Garigando, IBK a 3 335 voix. Tous ceux qui connaissent ce village savent que c’est impossible d’avoir 3 335 électeurs à Garigando. A Tallataye, IBK a eu 6 500 voix, à Salam 8 000 voix. A cela s’ajoutent des localités du nord du Mali où les présidents des bureaux sont partis à l’aube avec les urnes pour revenir au petit soir procéder au dépouillement et remplir le PV. Cela ne peut pas passer. « Nous contestons à l’avance ces résultats et demandons d’ores et déjà, avant la disparition des bulletins, le recomptage contradictoire » a déclaré le conférencier.
Nous lançons un appel aux organisations internationales d’observation de l’élection du 29 juillet à ne pas négliger cette étape importante parce que toutes les missions d’observation ne sont pas représentées dans cette phase cruciale de la compilation des résultats.
Par rapport au second tour, M. Dramé, très confiant, affirme que le président Ibrahim Boubacar devra se représenter devant les électeurs maliens le 12 août parce que son plan de gagner au premier tour a été mis en échec par la mobilisation du peuple malien. Il n’y a pas de doute que la mobilisation des forces démocratiques permettra au peuple malien de réaliser cette aspiration fondamentale de changement à l’alternance par la rupture avec la gouvernance des années IBK, martèle-t-il. Pour ce faire, il en appelle à tous les candidats, à tous ceux qui les ont soutenus, à l’ensemble du peuple malien à se regrouper dans un vaste front démocratique pour sauver le Mali à travers la réalisation de l’alternance.
Oumar SANOGO
Le Démocrate