Les électeurs maliens choisiront un nouveau président à l’issue de la présidentielle prévue à la fin de la transition en 2022. Elle doit consacrer un nouveau souffle pour le peuple malien en tournant la page des démocrates prédateurs qui ne se soucient que de leurs poches. Cela ne sera pas une réalité tant que nos compatriotes courent derrière l’argent.
Après trente ans de détournements de fonds, de prédation, de dilapidation du bien public, de corruption et de délinquance financière, d’enrichissement illicite, de gabegie, de surfacturation, d’accaparement des terres des paysans, de délitement de l’État par des démocrates voleurs, le Mali a besoin d’un nouveau souffle pour tourner cette page douloureuse de son histoire politique. Mais la tâche ne sera pas facile pour ceux qui veulent une nouvelle gouvernance au service du peuple malien.
Les démocrates prédateurs, qui ont eu la lourde tâche de prendre la destinée du Mali, en 1992, ne veulent pas entendre de cette oreille, encore moins reconnaître leur échec dans la gestion du pays. Ils continuent, malheureusement avec l’argent volé au peuple malien, d’occuper l’espace médiatique, pour narguer les gens en faisant croire aux uns et aux autres de faire table rase sur leur passé désastreux dans la conduite des affaires de l’État.
Aujourd’hui, c’est clair chez les démocrates prédateurs: organiser à tout prix les élections sans passer par la refondation du Mali pour laquelle certains de nos compatriotes ont perdu la vie, en juillet 2020. Ils veulent à travers des élections se faire oublier, légitimer encore leur système de gaspillage et de vol des fonds publics qui leur procurent, malheureusement dans une société malienne mercantiliste, considération sociale, respect et bonheur. Eux, qui ne jurent que par l’argent pour ouvrir toutes les portes, continuent de crier au voleur, malgré leur échec à donner une vie meilleure aux Maliens. Ils ont déjà commencé à affûter leurs armes pour sortir victorieux de la présidentielle prévue en 2022 afin de préserver et de renforcer les avantages et privilèges qu’ils ont accordés à eux-mêmes à travers des tripatouillages des textes.
Devenus milliardaires (21 sous Alpha Oumar Konaré, 48 sous Amadou Toumani touré) en un laps de temps, uniquement sur les fonds de l’État, ils ont mis, après le système de prédation, en place un système de contrôle de l’administration malienne par des nominations à des postes stratégiques. Ils sont au courant de tout ce qui se décide au plus haut sommet de l’État (la publication des secrets de l’État sur les réseaux sociaux à la minute près de leur signature). Ce système est soutenu par des opérateurs économiques qu’ils ont fabriqués en leur attribuant des marchés en violation de toutes les règles en vigueur dans ce domaine.
Aussi, faut-il ajouter à l’impunité qu’ils bénéficient. Ils détournent l’argent public sans être inquiété. Jusqu’à présent, aucun ministre n’a été devant les tribunaux. Alors que beaucoup ont été cités dans des rapports de structures de contrôle pour détournements, surfacturation…
Ces femmes et hommes, qui sont à l’origine de ce déshonneur pour notre pays, ne méritent plus que des électeurs leur font confiance si c’est vrai que les gens sont sortis et renversés le régime d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) pour une autre façon de gérer le Mali. Notre pays a besoin d’un nouveau souffle pour amorcer un développement durable en mettant le Mali au-dessus des intérêts partisans. Cela ne saurait être une réalité tant que les acteurs du changement ne se mettent pas ensemble pour débarrasser le Mali d’une poignée d’hommes non représentative qui ont bafoué l’intérêt général des populations. Il sera possible avec l’engagement et la détermination des citoyens qui ont compris que l’intérêt général prime sur l’intérêt individuel dont les démocrates ont profité pour constituer un trésor de guerre.
L’année 2022 est l’occasion à jamais pour que le Mali renouvelle avec une race de dirigeants soucieux de l’intérêt général et peu enclins à l’argent facile. Et les femmes et les hommes ne manquent pas pour réaliser les vœux de changement dont les Maliens aspirent depuis la confiscation de leur victoire (en 1991) par ceux qui se font appeler démocrates.
L’échec n’est plus permis en 2022. Sinon, le boulevard sera ouvert aux pratiques mafieuses des démocrates prédateurs qui ne peuvent plus vivre en dehors de l’État.
Yoro SOW
Source : Inter De Bamako