Dans un communiqué de presse sur la décision des autorités de faire rédiger une nouvelle Constitution, la CNAS-Faso Hèrè demande la renonciation pure et simple à ce projet. Lequel ne serait qu’une aventure sans issue avec des risques de convulsions sociopolitiques dont le Mali n’a pas besoin. Le texte intégral dudit communiqué.
Réuni en session ordinaire, le 18 juin 2022 au siège à Hamdallaye- Bamako, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) a procédé à une analyse approfondie de la situation politique, sécuritaire, économique et sociale du Mali.
En particulier, il a noté que : après l’adoption d’une loi électorale cachant mal des velléités de confiscation du pouvoir, les autorités actuelles issues du double coup de force militaire du 18 août 2020 et du 25 mai 2021 ont engagé un processus visant à doter notre pays d’une «nouvelle Constitution». Buttées à l’impossibilité juridique de procéder à une révision de la Constitution démocratique du 12 janvier 1992, elles pensent pouvoir contourner cet obstacle insurmontable en tentant d’élaborer une “nouvelle Constitution”.
Rappelant ses nombreuses mises en garde antérieures, la Direction Nationale du Parti de l’avant-garde militante révolutionnaire du Peuple malien réitère son opposition ferme et inébranlable à toute manœuvre visant à jeter la Révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991 dans les oubliettes de l’histoire au profit de forces nostalgiques de l’ordre sociopolitique colonial, pro-bonapartistes et hostiles à la laïcité de l’État, à l’unité nationale et à l’intégrité territoriale du Mali.
Tout en notant que la Constitution démocratique du 12 janvier 1992 a résisté et survécu aux coups de baïonnettes de 3 coups d’État militaires successifs en l’espace de 10 ans, le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè demande instamment aux autorités de renoncer définitivement à leur projet d’élaboration d’une “nouvelle Constitution” afin de ne pas engager notre Peuple et son cadre républicain et démocratique dans une aventure sans issue et des convulsions sociopolitiques dont le Mali n’a pas besoin. Le Peuple militant du 22 septembre 1960, du 20 janvier 1961, du 25 mai 1963 et du 26 mars 1991 est déterminé à faire échec à ce nouveau plan des forces de la Restauration.
Tout en notant que la Constitution du 12 janvier 1992 n’est pas un Livre Saint, la Direction Nationale du Parti de l’Avant–garde militante et révolutionnaire du Peuple malien maintient qu’à ce jour, au-delà de clichés désuets ou de critiques à l’emporte-pièces par des adeptes d’une fantasmagorique 4ème République présentée abusivement comme une panacée, personne n’a pu avancer un seul argument valable pour justifier quelque changement que ce soit dans la Loi Fondamentale du Mali.
Ce n’est ni la Constitution, ni la démocratie qui ont échoué, mais des hommes et des femmes bien connus précisément pour avoir violé et laissé violer la Constitution.
Comme l’a clairement démontré l’un de nos Présidents d’honneur dans un appel “vers un Pacte de Refondateur global “lancé dès le 2 février 2002, la refondation de notre État démocratique n’exige nullement une quelconque révision constitutionnelle, à moins forte raison une soit-disant “nouvelle Constitution”.
Le régime de Transition doit plutôt se concentrer sur la mise en place rapide et sans atermoiements ni subterfuges des mesures propices à un retour durable à l’ordre constitutionnel démocratique issu de la Révolution démocratique et populaire du 26 mars 1991. La reconstruction d’une Armée républicaine devant résister au chant de sirène de la tentation bonapartiste et se consacrant exclusivement à ses missions régaliennes est une priorité vitale pour les Forces patriotiques, progressistes, républicaines et démocratiques.
Le Mali pour tous, des chances égales pour chacun !
Bamako, le 30 juin 2022
Pour le Bureau Politique National de la CNAS-Faso Hèrè
Le Secrétaire Général, Soumana Tangara
Source : Le Challenger