Le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Yaya Sangaré, a animé, le lundi 4 février dans la salle de conférence de son département, une conférence de presse afin de partager avec les médias les efforts du gouvernement à l’endroit des Maliens établis à l’extérieur au titre de l’année 2018. C’était en présence de l’ensemble des membres de son Cabinet et des chefs de service de son département.
Pour le conférencier, la migration est l’une des trames importantes de la population malienne et cela depuis le temps de nos grands empires. Selon lui, considérée comme une stratégie de lutte contre la pauvreté et facteur d’enrichissement culturel, elle est devenue, au fil du temps, un des défis majeurs pour les Etats (pays d’origine, de transit et d’accueil).
Rappelant les statistiques, le Ministre dira que le nombre de Maliens établis à l’étranger est estimé à environ quatre millions dont plus des deux tiers résident en Afrique. Et de poursuivre que la migration est à la fois une opportunité et un défi pour le Mali. Ainsi, dit-il, en vue de faire de la migration un atout pour le développement de notre pays, le Gouvernement malien a créé des conditions favorables à travers la mise en place d’outils stratégiques pour une meilleure gouvernance du phénomène migratoire.
Il ajoutera que c’est dans ce cadre que la Politique nationale de migration (Ponam) a été adoptée en septembre 2014 et constitue le cadre de référence du Mali sur la question. Et de préciser les différents axes principaux de ladite politique: protéger et sécuriser les migrants, organiser et faciliter la migration légale, favoriser une meilleure réinsertion des migrants de retour, valoriser les capacités des diasporas pour le développement national, renforcer les capacités des organisations de migrants et de la société civile, viser un meilleur positionnement stratégique du Mali sur les questions de migration, améliorer la connaissance sur les migrations et réadapter les conditions d’entrée, de séjour et d’établissement au Mali.
S’agissant du premier axe de la Ponam à savoir la protection et la sécurisation des Maliens de l’extérieur, le conférencier a précisé que pour venir en aide à nos compatriotes vivant en détresse dans les pays de transit et d’accueil, le gouvernement malien a mis en place un Fonds appelé “Filet social”.
Plus de 8 000 Maliens rapatriés à travers le monde
“Dans le même sens un partenariat a été développé avec l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) et le Haut conseil des Maliens de l’extérieur (Hcem) pour favoriser et encourager le retour volontaire de nos compatriotes en situation de détresse. Cette stratégie de l’Etat a permis du 1er janvier au 31 décembre 2018 de rapatrier plus de 8 000 Maliens à travers le monde. Ces statistiques font de 2018 une année record en matière de rapatriement de nos compatriotes en situation de détresse”, a poursuivi le conférencier. A l’en croire, au total, au titre de l’année 2018, l’Etat malien a injecté près de 600 millions de Fcfa dans l’assistance aux rapatriements de nos compatriotes en situation de détresse.
En ce qui concerne l’organisation et la facilitation de la migration légale, le ministre des Maliens de l’extérieur a indiqué que le gouvernement travaille avec les chancelleries étrangères installées dans notre pays pour faciliter l’accès de nos compatriotes aux documents de voyage. Parallèlement, le gouvernement s’emploie à sécuriser nos propres documents de voyage et à diligenter leur délivrance, notamment la carte biométrique, la carte Nina.
A ses dires, son département a travaillé avec les autorités marocaines pour élaborer une convention sur la migration circulaire. Et poursuivre que celle-ci permettra aux jeunes maliens d’aller au Maroc pour occuper des emplois saisonniers en milieu rural et également bénéficier de formation dans des domaines spécifiques tels que l’agriculture et d’autres métiers.
Par rapport à l’insertion et la réinsertion des migrants de retour, le Ministre dira qu’en marge de la sensibilisation, le gouvernement malien doit offrir des perspectives d’emplois aux migrants de retour et aux candidats potentiels à la migration irrégulière. Ainsi, conscient de cette situation, l’Etat du Mali et ses partenaires ont mis en place des dispositifs d’insertion en faveur des jeunes, en l’occurrence le budget spécial d’investissement (Bsi) qui a permis la réinsertion de près de 600 migrants dans les secteurs de l’élevage, l’aviculture, le maraichage, la pisciculture et de la formation.
Boubacar PAÏTAO
Source: Aujourd’hui-Mali