IL fait chaud, tout est éteint, le délestage poursuit sa marche habituelle de la période de chaleur au Mali. Les esprits se sont un peu échauffés ces deux dernières semaines. Deux sit-in devant le siège de la société incriminée a permis aux forces de l’ordre de tester sous la haute température les bombes lacrymogènes acquis aux frais du contribuable. Les communiqués ont fusé, des journalistes, « chargé du menu et de la liste des invités », ont fait une brève apparition dans les locaux de la police et de surcroit, le ministre, énergique par sa jeunesse, énergivore par ses sorties médiatiques, s’est rendu à Abidjan pour négocier (comprendre quémander) de l’électricité au pays frère de la Côte d’ivoire.
Dans cette situation électrique, nous faisons le pari de tirer des points positifs. Le pari n’est pas évident à relever mais il est le résultat d’une force d’observation dans le noir. Combien sont ses époux qui ont découvert que leurs épouses sont pour la protection de l’environnement ? Combien savent que EDM nous renoue avec nos habitudes culturelles ? Combien se doutent du niveau de solidarité que crée le délestage dans nos quartiers ?
Pour revenir à ces valeureuses dames qui, à l’aube, veulent préparer le repas du début de jeûne, mais qui se sont habituées au tout électrique, une coupure de courant aura montré qu’elles ne savaient plus utiliser le bois de chauffe ou encore le charbon de bois.
De voir le bonheur sur le visage de ces enfants de la capitale qui s’entendent raconter une histoire par un père en manque de télé faute au délestage est une preuve supplémentaire qu’il y’a du bon à ne pas avoir de l’électricité. Le ministère de la culture qui veut remettre au goût du jour le conte dans nos familles, devra s’allier à EDM S.A pour y parvenir.
Il est aussi important que nous soulignions la solidarité agissante dans nos quartiers. Il y’a une communauté de réactions face à la coupure qui donne un frisson unique. Chaque reprise de courant est un moment de joie, inestimable en cette période de crise au Mali. Les enfants jouent et sautent pour saluer ce don presque divin. Y’a t’il meilleur cadeau que de donner le sourire aux enfants ou encore permettre aux premiers serviteurs de l’Etat de renouer avec leur fatiha ?
Y.KEBE
Source: Bamakonews