Quelques semaines après l’entrée en fonction des autorités de la transition, les populations s’impatientent, scrutant à la recherche d’une espérance devenue incertaine, d’une lueur pour nous dissiper les leurres courants de l’action politique et de la gouvernance d’Etat depuis 2012. On s’essouffle vite tant les attentes sont grandes et urgentes. Dieu, faites en sorte qu’il ne s’agisse pas de signes avant-coureur d’un aveu d’impuissance. Le duo Moctar Ouane-Bah N’Daou dispose d’un court temps de grâce, qui passe à l’allure du beurre au soleil.
L’action gouvernementale ne saurait s’accommoder aux lamentations, à la résignation d’avoir « une pensée pieuse pour nos civils et militaires tombés » ; le changement tant appelé n’est pas cette pensée de relai jusqu’à son tour de ne pas avoir à penser, parce que sans âme. Où est le projet de « guerre sans merci … à livrer aux forces terroristes et au crime organisé », et les victoires totales promises sur l’ennemi, auxquelles on s’attend d’une attente légitime?
Aussi, Bah N’Daou ne peut promettre « zéro corruption », fera « tout pour que l’impunité zéro soit la norme ». Des actes toujours attendus. Les dossiers d’enquêtes réalisées par les structures de vérifications, seront transférés au juge. Cela s’entend une valorisation par l’utilisation des résultats d’enquêtes du BVG, de l’OCLEI, de la CENTIF et des institutions de contrôle comme la CASCA et le CGSP. Si réelle volonté politique, il y a, des dossiers à l’allure du pain béni existent pour répondre aux attentes du peuple. Il s’agit des affaires : ‘’Avion présidentiel’’, ‘’Achat des équipements et matériels militaires’’, ‘’des avions cloués au sol’’, ‘’des ristournes de la confédération des sociétés coopératives des producteurs de coton au Mali (C-SCPC). Le Procureur près le tribunal de la Commune III en charge du Pôle économique, le très respecté Mamoudou Kassogué dira-t-il le contraire ? Rien de tel pour rallumer la flamme étiolée de l’espérance, en attendant de renouer avec « la pleine légalité constitutionnelle, avec des autorités élues, des représentants légitimes », Monsieur le Président. L’entrée en scène des autorités de la transition n’a pas encore suffit pour que notre Maliba cesse d’être ébranlé, piétiné, humilié par ses propres enfants. « Et nous ne pouvons continuer, de manière incantatoire, à garder la tête dans le sable et à répéter sans chercher à empêcher le naufrage » ; des actes donc, Président Bah N’Daou … Des actes !
- Daou
Le Républicain