La Route Nationale N°3/RN3 (la route Kati-Kolokani-Dièma-Kayes-Diboli)… est la plus bénéfique pour l’économie nationale. Malgré cette réalité indéniable, elle tue plus que les groupes armés terroristes. Ce, à cause de son état défectueux. Pourtant, c’est cette même route que les autorités du pays empruntent tous les jours pour aller prendre des bénédictions chez le Chérif de Nioro. Pour exiger la reconstruction de cette route qui rapporterait 2,5 milliards de FCFA par jour au budget national, les jeunes des localités de Kati, Kolokani, Dièma, Kayes, Diboli, Nioro du Sahel ont décidé de barricader ce tronçon reliant Bamako à Kayes. Tout le trafic sur cette route est empêché jusqu’à sa réparation immédiate.
Avant-hier, regroupés au sein d’un mouvement dénommé ‘’Mouvement Sirako’’, ces jeunes ont été reçus par le Premier ministre Boubou Cissé à la Primature. A l’issue de la rencontre qui a duré 4 heures, les deux parties n’ont pas pu s’entendre sur la réouverture de la circulation. Parce que tout simplement le Premier ministre n’a pu donner aucune garantie afin que le collectif lève le blocus. Dans quel pays vit-on?
Avec 4 jours de blocus, cela fait à peu près 10 milliards de FCFA de perte financière. Le mépris et la négligence de l’Exécutif viennent de faire perdre inutilement 10 milliards de FCFA à l’État malien sur les routes RN1 et RN3.
Aucun leader religieux, aucun responsable politique, aucun syndicaliste, aucun député n’a encore pris la parole pour dénoncer ce comportement et demander des explications au premier responsable de l’Exécutif.
A mon humble avis, ce ne sont pas ces jeunes de Kati ou de Kayes qui sont en train de faire perdre 2,5 milliards de FCFA par jour à l’État malien, mais ce sont les décideurs politiques actuels qui ne souhaitent pas que l’État continue à s’enrichir à travers les routes RN1 et RN3.
Une route qui rapporterait 2,5 milliards de FCFA par jour au budget national devrait-elle se retrouver dans cet état de délabrement ?
Il est vraiment temps que les décideurs politiques de ce pays respectent leurs engagements vis-à-vis du contribuable malien…
Si à travers la route reliant Kayes-Bamako nous avons 2,5 milliards / jour aux dires du PM, soit 75 milliards / mois et 800 milliards de FCFA /an, dans ce cas on peut conclure un manque de traçabilité de ces sommes faramineuses.
De la même logique, comment expliquer la négligence du gouvernement à réhabiliter cette route ?
Et comment croire aux propos nous faisant croire à une crise financière ?
Nous devons exiger un audit de ces sommes et aussi nous ajouter au collectif de ces jeunes pour exiger la réhabilitation urgente de cette route.
Aliou Touré
Source: Le Démocrate