Un ministre de la République a été séquestré et battu à mort par des grévistes en colère dans une mine d’or.
Une colère qui a conduit à la mort du ministre bolivien adjoint de l’Intérieur, Rodolfo Illanes. Il a été tué après avoir été enlevé par des mineurs en grève, selon un article de AFP et Reuters
Le ministre s’était porté volontaire pour aller discuter avec les grévistes sur les lieux de la manifestation, dans une zone montagneuse, à l’ouest de La Paz (la capitale bolivienne). Il s’agit de Panduro, un village de haute altitude situé à une centaine de kilomètres de la capitale bolivienne pour entamer un dialogue avec les mineurs qui exigeaient une réforme du droit du travail.
Les choses ne sont pas passées comme prévues, ou qu’il l’aurait souhaité. Selon les autorités, les manifestants l’ont séquestré, ensuite battu à mort.
“Tous les indices montrent que notre vice-ministre Rodolfo Illanes a été lâchement et brutalement assassiné”, a déploré le ministre de l’Intérieur Carlos Romero au cours d’une conférence de presse. Il “a été humilié, torturé et battu à mort (…), selon les informations que nous avons”, a ajouté, pour sa part, le ministre de la Défense Reymi Ferreira, insistant que ce crime ne restera pas impuni.
Un conflit entre l’Etat et les mineurs
Rodolfo Illanes, un avocat pénaliste de 56 ans. Il avait pris fonction en tant que vice-ministre en mars 2016, et devait jouer un rôle de médiateur avec les mineurs.
Les grévistes avaient bloqué un axe routier important pour exiger davantage de concessions minières ainsi que des règles environnementales moins strictes, leur permettant notamment de travailler pour des sociétés privées et d’être mieux représentés par des syndicats. La majorité des mineurs de Bolivie travaillent en effet dans des coopératives, pour lesquelles ils extraient de l’argent, de l’étain ou du zinc.
Le ministre de l’Intérieur dénonce que ces mineurs cherchent en réalité à recevoir l’autorisation de louer leurs concessions minières à des entreprises privées et étrangères, ce qui est interdit par la Constitution.
Le président bolivien Evo Morales avait nationalisé le secteur des ressources naturelles, et notamment le gaz naturel qui fournit au pays la moitié de ses exportations, après son accession au pouvoir en 2006. Cette mesure avait à l’époque été saluée, les fonds issus de la nationalisation ayant été dévolus à des programmes sociaux et d’aide au développement.