Réélu président de la Maison de la presse du Mali, Dramane Aliou Koné, dans l’entretien qui suit retrace les priorités de son second mandat parmi lesquelles la formation de journalistes et la réhabilitation de la bibliothèque de la MP.
M. le président, vous venez d’être réélu par vos camarades pour un nouveau mandat à la Maison de la presse, est-ce qu’on peut connaitre les sentiments qui vous animent après cette reconduction ?
La confiance la plus importante est celle qui vient de vos pairs, ceux avec qui vous avez cheminé, ceux qui vous ont aidé dans le métier et surtout ceux qui pensent qu’ils sont dans une mission professionnelle et voir que tout le monde est unanime. Leur décision de me reconduire pour un nouveau mandat est un grand signe de soulagement et un enjeu extrêmement important pour l’avenir.
Aujourd’hui est-ce qu’on peut connaitre les grandes priorités sur lesquelles vous comptez travailler pendant les trois ans à venir?
La première priorité portera sur le renforcement des capacités des journalistes parce que vous n’êtes pas sans savoir l’ouverture de nouvelles chaînes de télévision, notamment privées. Pour cela, il faut penser à la formation des journalistes dans le domaine de la télévision. Nous avons déjà en route un projet de formation des journalistes qu’on appelle les “JIR” qui seront mis à la disposition des nouvelles chaînes de télévisions.
Il y aura aussi le renforcement du niveau de style. Dans la plupart des cas, il n’y a pas d’études, il n’y a pas d’enquêtes et il n’y a pas de documentation sur la presse malienne. Donc on veut ouvrir un nouveau chantier en ce qui concerne les études et les enquêtes sur les médias maliens pour que nous puissions avoir une documentation suffisante pour les chercheurs, pour les professionnelles, pour les partenaires et même pour ceux qui vont venir après nous. Pour cela il faut faire des études, des enquêtes et faire des publications en terme de livres et autres sur la presse et sur tout ce qui concerne le monde des médias.
Concrètement qu’est-ce que vous êtes en train de faire pour la Maison de la presse quant on sait que cette maison manque de bibliothèque et de cyber pour les journalistes ?
Il y a une bibliothèque et une salle informatique au premier étage mais ce n’est à la hauteur de nos attentes et il va falloir les améliorer. Nous avons sollicité nos partenaires américains “Le Forum de la presse” qui est là. Ils se sont engagés à nous trouver des équipements. Vous soulignez quand même un élément important parce qu’il y a beaucoup d’écoles de journalisme à Bamako, malheureusement elles n’ont pas les conditions réunies. Nous avons donc décidé de renforcer notre bibliothèque, de mettre en place une bibliothèque numérique parce que cela permettra de faciliter le travail des journalistes et leur permettra aussi d’avoir des informations utiles pour le traitement de leurs éléments. Tout cela se fera avec l’accord et l’accompagnement de notre ministère de tutelle et des partenaires techniques et financiers comme les ambassades des Etats-Unis, de la France, de la Chine, de l’Algérie et du Maroc.
Quel va être le rôle de la Maison de la presse dans l’année électorale 2018 ?
Ce qui peut apaiser les élections, c’est la presse. Nous devons nous comporter de manière responsable et ne pas mettre l’huile sur le feu parce que notre pays n’a pas besoin de cela, nous avons un pays très fragile en train de sortir d’une crise profonde et complexe. Pour ce qui concerne les élections, la presse va jouer pleinement son rôle, on a un programme qu’on est en train d’élaborer et déjà j’ai rencontré le nouveau ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation qui nous assure de son soutien pour un programme de formation des journalistes en vue d’une meilleure assistance au processus électoral.
Un message pour les journalistes ?
Le message est toujours le même, il faut que les journalistes comprennent que le rôle est extrêmement difficile, compliqué et je dirais même ingrat parce que, on peut féliciter quelqu’un pour un article aujourd’hui et demain le brûler pour un autre donc il faut que les journalistes comprennent que leur rôle est essentiel pour la marche de la démocratie au Mali et que leur rôle est extrêmement important pour apaiser la crise. C’est pourquoi il faut extrêmement être prudent sur ce que nous disons, ce que nous écrivons et ce que nous publions.
A.Touré
La Lettre du Mali