Qui ne connait pas Oumar Mariko ? Le président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), un grand homme politique qui s’est battu corps et âme pour la défense de son pays et des opprimés. Connu pour son franc-parler, sa propension de dire haut ce que les autres murmurent et pour la constance dans son combat politique, l’honorable Oumar Mariko qui détient le record en termes d’interpellations de l’Exécutif à l’Assemblée nationale, a perdu les législatives dans la circonscription électorale de Kolondiéba contre le candidat du parti présidentiel. Le système fait perdre donc l’homme politique le plus tenace qui lui aura bravement fait face pendant de nombreuses années.
Combattant infatigable du Mali et des pauvres, Oumar Mariko s’est opposé à la mauvaise gestion et la corruption. L’un des tombeurs du régime dictatorial du Général Moussa Traoré, Oumar Mariko a toujours été opposé aux différents régimes qui se sont succédé au Mali depuis l’avènement de la démocratie.
Elu député de Kolondiéba en 2007 jusqu’en 2012, Oumar Mariko a été réélu en 2013. Cela lui fait 10 ans à l’hémicycle. Ses 10 ans de représentation ont été caractérisés par le suivi constant des actions du gouvernement, tout en dénonçant la mauvaise gouvernance, la corruption, la gabegie, le clientélisme, le népotisme. A titre illustratif, ce bâtisseur a, au cours de sa législature, interpelé 12 fois le gouvernement sur les questions d’intérêt national. Le patron du parti Sadi détient donc le record des interpellations à l’Assemblée nationale. Et toutes ces interpellations avaient pour objectif, entre autres, d’éclairer le peuple malien, permettre une prise de conscience politique pour juger la politique nationale actuelle et poser la problématique de son changement effectif.
Très engagé pour la défense des cultivateurs, l’honorable Oumar Mariko a interpellé beaucoup de ministres de l’Agriculture. En guise d’exemple, en 2007, il a interpellé le ministre en charge de l’Office du Niger concernant les milliers d’hectares que les Libyens avaient achetés à l’Office. En raison duquel achat, beaucoup de cultivateurs ont été contraints de laisser leurs terres sous la pression gouvernementale. Mariko est également intervenu dans l’affaire des 1000 tonnes d’engrais frelatés. Les problèmes de l’Huicoma et de la Cmdt ont été aussi soumis au gouvernement en date du 9 décembre 2009 par l’Honorable Mariko. Sans oublier l’interpellation de feu SadaSamaké, alors ministre de la Sécurité et de la Protection civile, par rapport à la confection des cartes d’identité et des passeports. La liste n’est pas exhaustive.
Le système fait perdre Mariko
Opposé farouchement au régime IBK, issu d’une mafia instaurée par les adémistes, Oumar Mariko s’est porté candidat à la demande de ses nombreux militants lors des législatives dans la circonscription électorale de Kolondiéba. Devenu l’homme à abattre, Mariko faisait donc seul face au duo RPM-URD. Ces deux partis sont sortis des entrailles de l’Adema-Pasj, donc du système que Mariko a toujours combattu. Le pauvre Mariko faisait donc face à deux candidats du système qui ont les gros moyens. A Kolondièba, tout a été mis en œuvre pour faire perdre le défenseur des pauvres. Dans ces temps de vache maigre, l’argent est roi. Beaucoup d’électeurs ont pris de l’argent pour voter contre Oumar Mariko. Malgré cela, le candidat du parti Sadi a contraint les candidats du système à un second round dont les résultats provisoires le donnent perdant. D’après ces résultats, c’est l’alliance RPM-URD qui arrive en tête avec 29.445 voix, soit 57,02%, contre 22.192 voix, soit 42,58%. Ce qui fait une différence de 7253 voix.
En tout cas, l’Assemblée nationale et les Maliens seront très nostalgiques d’un élu valable. Que vaut l’hémicycle sans Oumar Mariko ?
AliouTouré
Source: Le Démocrate