La deuxième session ordinaire de la cour d’Assises siégeant à Bamako (capitale malienne), a été ouverte hier lundi, 23 août 2021, à la cour d’Appel. Comme toujours, les crimes de sang et les vols qualifiés priment sur les infractions portées devant la cour, indique-t-on dans le discours d’ouverture du procureur général, Idrissa Arizo Maiga, représenté par Aldjoumagat I Dicko.
La deuxième session de la cour d’Assises de Bamako qui vient de s’ouvrir a la particularité de ne prévoir à son rôle que des affaires ordinaires. En ce sens que les affaires de terrorisme, les infractions économiques et financières y sont exclues. Après ces Assises ordinaires, indique le procureur, suivront deux autres « qu’on qualifiera spéciales en raison de la nature des affaires qui y seront traitées ». Une session sera exclusivement consacrée au terrorisme, pour laquelle, les dossiers sont déjà prêts sauf à y ajouter des nouveaux dossiers communiqués. Et la deuxième, poursuit le représentant du procureur, concernera les infractions économiques et financières. Pour ces dernières infractions, le magistrat a lancé un appel aux magistrats du pôle économique et financier pour la communication de tous les dossiers, et la prise en charge desdites affaires par la session en préparation à cet effet. Ainsi, la présente session comportera à son rôle : 106 affaires dont deux reviennent sur les intérêts civils, évoque-t-il dans son discours qui mentionne que « 182 accusés sont enregistrés au total, dont 106 détenus provisoires ».En raison de leur nature, les infractions retenues pour cette session ont été réparties. Ainsi, les assassinats faisant partie des crimes de sang sont au nombre de 10.Six(6) cas de meurtres feront l’objet de jugement. Les coups mortels sont au nombre de 16, suivis de parricide (2 cas) ; et d’infanticide (2 cas). Parlant des infractions contre les mœurs, il y a le viol (12 cas) ; et de la pédophilie(10).Les infractions contre les biens se résument à 21 cas de vols. À ceci s’ajoutent les infractions contre la Nation, l’Etat et la paix publique : faux et usage de faux(14) : traite de personnes(7) ; incendie volontaire(2), et soulèvement de personnes(1).
Partant de ces remarques, le représentant parlant au nom du procureur Maiga annonce que les « crimes de sang et les cas de vol qualifié sont nettement prédominants, accréditant du coup, la violence comme mode d’expression récurrente des délinquants ».Ces vols qualifiés sont conçus comme des infractions contre les biens, et s’accompagnent aussi comme une atteinte grave aux personnes dans leur intégrité physiques et, ajoute le magistrat, même dans leur vie. La fréquence de ces infractions qualifiées de vols qualifiés est à l’origine de l’insécurité qui se propage partout à travers le pays. Pour l’occasion, le représentant s’est axé sur le cas des individus qui se livrent à la consommation du vol qualifié, confisquant impunément les voyageurs de tous leurs biens, sur les différents trajets, et de façon régulière. Exceptionnellement, dit-il, il se trouve au rôle 14 cas de faux et usage de faux non rattachés à des différentes affaires économiques et financières. En substance, les affaires proposées pour cette session dite ordinaire concernent, en très grande majorité, des détenus, d’après le magistrat. Pour finir, il a mis l’accent sur le cas des « plus des trois mille détenus provisoires » en prison qui attendent leur sort au niveau de la justice.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS