L’homme fort de Kolondiéba a finalement claqué la porte à l’institution parlementaire en conduisant sa famille politique dans les précipices. Dans la foulée, l’ADP-Maliba a trouvé l’astuce pour ne pas sombrer avec lui.
En effet, si Oumar Mariko est partant de l’Assemblée, il n’en est pas de même pour ses députés. Décidés à ne pas rompre avec Bagadadji, ils ont opté pour une posture différente de celle de leur chef de file et numéro 1 de SADI, tout comme leurs collègues du Parti de la Balance dirigé par le député Amadou Thiam. Lequel a obtenu un sauvetage de dernière minute afin d’être dans la course et tenir sa place dans le débat national.
En effet, une implosion du groupe parlementaire ADP-Maliba/SADI était inévitable car les députés conduits par l’Honorable Amadou Thiam ne sont qu’au nombre de 9, soit un député en moins pour avoir droit à un groupe parlementaire propre. Étant donné que l’allié Mariko s’est situé aux antipodes en optant pour une fin de mandat parlementaire, l’ADP-Maliba était face à une équation de survie pour avoir choisi la prorogation de mandat.
Finalement, le parti qui portait le candidat Aliou Boubacar Diallo a trouvé la solution à son équation avec l’adhésion de l’un des deux députés élus à Banamba. Il s’agit en l’occurrence de Mamadou N’Fa Simpara, un inconditionnel allié lors de la présidentielle que l’ADP a réussi à convaincre d’accepter une intégration définitive de ses rangs. De quoi mettre sur le quai de CNID sont désormais ancienne formation et permettre à sa nouvelle famille parlementaire d’afficher la dizaine de députés.
Il lui permet en outre de survivre à la clôture prochaine du groupe parlementaire et de réussir la prouesse de disposer de son propre groupe sans contribution de qui que ce soit. Autrement dit, l’ADP-Maliba intègre la cour des Grandes formations gels l’ADema-Pasj ou encore le parti présidentiel RPM. Une posture somme toute confortable pour cette famille politique qui prône la paix et s’écarte de l’opposition dans certaines ses approches comme l’ouverture au dialogue politique et au pouvoir.
En tout état de cause, avec l’arrivée de Mamadou N’Fa Simpara les meubles sont finalement sauvés. On devra donc compter avec la deuxième force de l’opposition qui a tenu une réunion dans ses murs vendredi dernier. Occasion pour le nouvel élu de retrouver sa famille mais aussi de partager les stratégies de l’année 2019. Dans le sillage de l’apaisement, un retour au sein de la majorité est-il envisageable ? Les mois à venir nous diront !
Idrissa KEÏTA
Le Témoin