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Dialogue inclusif inter-maliens : Que faut-il attendre des discussions d’Alger ?

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Pour la première fois depuis l’accord de Ouagadougou de 2013, toutes les parties en conflit se retrouvent à Alger pour participer au dialogue inclusif inter-maliens. Autour de la table de négociation : une délégation gouvernementale malienne conduite par le Ministre des Affaires Étrangères, M. Abdoulaye Diop ; les six (6) groupes et mouvements armés du nord, signataires de la « déclaration d’Alger » ou de la « plate-forme préliminaire », en l’occurence le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua) et le Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa) (signataires de la déclaration d’Alger), la Coordination des Peuples de l’Azawad (Cpa), la Coordination des mouvements et fronts patriotiques pour la République (Cm-Fpr), le Maa dissidence (signataires de la plate-forme préliminaire) ; le facilitateur algérien qui châpeaute le groupe de facilitation auquel appartiennent les représentants de l’Union Européenne, de la France, du Niger et du Nigeria.

On se souvient que le Haut représentant du chef de l’État pour le dialogue inclusif inter-malien, M. Modibo Kéita déclarait, lors de sa rencontre avec la classe politique malienne, que les négociations vont se dérouler en trois phases qui sont :

 

– l’établissement d’une feuille de route des négociations ;

– les négociations proprement dites qui doivent aboutir à l’établisselent du pré-accord ;

– la signature de l’accord de paix définitif.

 

Ce scénario sera-t-il réellement respecté ? La question mérite d’être posée si l’on se réfère aux déclarations du Mnla selon lesquelles « la rencontre d’Alger n’est qu’une réunion technique pour définir le lieu et la date des négociations« .

 

Quoi qu’il en soit, cette rencontre d’Alger revêt une importance capitale aux yeux du gouvernement malien. C’est la raison pour laquelle plusieurs Ministres ont fait le déplacement. Mais le processus s’annonce long et complexe.

 

La journée du mercredi 16 juillet 2014 a été ce qu’on peut appeler « le premier jour de chauffe des négociations« . Ce jour a servi aussi de prise de contact entre la partie malienne et les groupes armés. Pour les jours à venir, on doit logiquement s’attendre à l’établissement d’une feuille de route qui permettra de se lancer dans les véritables négociations. Cette feuille de route résoudra pas mal de choses, en ce sens qu’il est un accord sur les méthodes qui doivent être mises en place.

 

Pour certains observateurs, cette rencontre représente un pas décisif vers la paix au nord du Mali. Les négociations d’Alger constituent une étape déterminante pour un règlement durable de la crise politique dans la région, après des mois d’errance diplomatique et d’affrontements armés. Certains autres observateurs sont plus mesurés et se demandent si la rencontre d’Alger accouchera d’un compromis historique.

 

Pour ces observateurs, rien n’est gagné d’avance, pour qui mesure le dégré de haine que les groupes armés nourrissent à l’endroit du Gouvernement et, surtout, de son chef, le Premier ministre Moussa Mara, qu’ils détestent particulièrement depuis sa visite à Kidal.

 

Par ailleurs, même si les groupes touaregs donnent l’impression de s’être concertés pour harmoniser leurs positions, les récents affrontements auxquels ils se sont livrés, le vendredi 11 juillet, montrent que la cohésion n’est pas encore totale en leur sein.

 

A en croire lesdits observateurs, la rencontre d’Alger sera parsemée de nombreuses embûches, surtout quand viendra l’heure d’aborder les sujets qui fâchent, notamment l’intégrité du territoire, le désarmement des groupes rebelles, le statut de Kidal, le développement socio-économique du nord Mali. Autrement dit, il ne s’agira pas seulement de s’asseoir à la même table, il faudra un dépassement de soi et des compromis. Le propre de tout compromis étant de ne jamais satisfaire entièrement aucune des deux parties. Toutes les deux parties antagonistes doivent être habitées par cet esprit de compromission.

 

En tout cas, du côté du Gouvernement malien, le chef de l’État, Ibrahim Boubacar Kéita, aurait donné des consignes fermes à ses envoyés pour que ceux-ci fassent tout pour obtenir un accord à l’amiable avec les « frères armés« .

 

Enfin, certains autres observateurs se disent très optimistes quant à une issue favorable des pourparlers d’Alger. Ils en veulent pour preuve ce geste de « décrispation » entre le Gouvernement et les groupes armés qui a conduit à un échange de prisonniers entre les deux parties, avant-hier mardi 15 juillet 2014, juste à la veille de l’ouverture des négociations.

Mamadou GABA

SOURCE: Soir de Bamako

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